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Cameroun : trois civils froidement abattus, deux enfants enlevés

BOKO HARAM Victime 2 Image illustrative

Fri, 28 Jun 2024 Source: L'oeil du Sahel

Une attaque d'une rare violence attribuée au groupe terroriste Boko Haram a été perpétrée dans la localité de Tourou, arrondissement de Mokolo, dans le Mayo-Tsanaga, la nuit du 23 au 24 juin dernier. Venus en grand nombre et lourdement armés, les assaillants ont encerclé la ville et l’ont assiégée. Ils ont investi tous les grands axes et les points stratégiques de la localité. L’option étant de contenir la population. «Il était exactement minuit 10mn quand des crépitements des armes à feu accompagnés de cris de ces assaillants se sont fait entendre. Ils tiraient des coups de feu en l’air en scandant à tue-tête Allahou Akbar! Allahou Akbar! Pour signifier non seulement leur présence dans le village, mais pour créer aussi la psychose dans les rangs des populations. Or, avant de lancer l’offensive, ils avaient fait infiltrer discrètement leurs membres à l’intérieur des quartiers pour traquer tous ceux qui tenteraient de s’échapper», rapporte Silas Ngardaï, président du comité de vigilance de la localité de Tourou. Dans la panique et dans l’espoir de se sauver la vie, les gens se sont mis à courir dans tous les sens. Plusieurs ont cependant réussi à se créer une brèche et se sont sauvés. «Dans cette confusion, quelques personnes ont été blessées par des armes blanches dans leur course folle pour se sauver. Ne pouvant pas se saisir d’elles, ils les ont blessées à l’aide de gourdins, machettes et d’autres armes blanches», poursuit Silas Ngardaï. Ceux qui étaient à l’intérieur du marché n’ont pas eu la même chance que ceux des quartiers. Ngalaï Doula, 65 ans, chef de marché de Tourou qui dormait dans la cour du marché a été cueilli et abattu dans son sommeil. Le même sort était réservé à Farva Guidaida, 69 ans, membre du comité de vigilance de Locktcha, et Takiva Wadou, 55 ans, qui s’étaient retranchés dans un magasin au marché pour la nuit. C’est dans leur sommeil que les assaillants de Boko Haram les ont froidement abattus.

Trois civils au total ont donc été tués dans cette attaque. L’attaque a duré plusieurs dizaines de minutes et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Le poste-frontière de la sûreté nationale de Tourou a été saccagé. Les vitres des fenêtres dudit poste ont volé en éclats. Les terroristes ont pillé et saccagé toutes les boutiques. Le bureau de la police a été vandalisé, ainsi que le centre médical. Un important stock de médicaments a été emporté. Plusieurs concessions ont été également passées au peigne fin. Ils les ont vidées de leurs contenus. D’importants stocks de denrées alimentaires, des effets vestimentaires et divers autres biens ont été emportés par les assaillants. N’eut été intervention des éléments des forces armées et ceux des forces spéciales déployés dans la ville depuis quelques jours, le bilan de cette attaque aurait pu être plus lourd. Selon les informations recueillies à bonne source, les militaires avaient constitué plusieurs groupes de veille cette nuit-là. «Pour échapper à la traque des forces armées, ils ont dû jeter une partie de leur butin qui a été récupéré par l’armée. Une moto a été également récupérée sur la montagne.

Au moins six terroristes ont péri surplace. Ils ont emporté quelques corps, mais ils en ont abandonné quatre après-eux», renseigne Silas Ngardaï président du comité de vigilance de la localité de Tourou. «C’est le lieu ici pour nous de tirer un coup de chapeau à nos vaillants soldats», mentionne-t-il. Lors de cette attaque, deux blessés graves ont été enregistrés. Il s'agit de Ngamtakou Wadaka, 51 ans, de sexe masculin, et Lidiya Ngalaï, 17 ans, de sexe féminin. Ils ont été évacués à l'hôpital régional annexe de Mokolo où ils reçoivent des soins appropriés. Il convient aussi de relever que deux enfants ont été enlevés par les terroristes : Fkalou Keldaï, 13 ans, et Sou'ou Baha, 9 ans, tous deux de sexe masculin. «Ils s’étaient saisis de moi et de ma fille Godiya Rivi et de son enfant Dono Ngawa. Ils ont voulu nous emmener de force avec eux, mais j’ai réussi à m’échapper d’entre leurs mains. Ils ont trainé avec eux ma fille et son enfant, mais suite à la pression de l’armée qui les traquait, ils les ont abandonnés à mi-chemin. C’est comme ça que nous avons recouvré la liberté», déclare Riskou Guitere, un rescapé. «Il faut reconnaitre que sans l’intervention de l’armée, la situation aurait été pire. C’est grâce aux forces armées que plusieurs otages ont été libérés», salue-t-il. La persistance des attaques dans la zone de Tourou pose un défi constant auquel les autorités camerounaises sont confrontées dans leur lutte contre Boko Haram. Les populations locales regroupées autour des groupes d'autodéfense sont sans formation et sans matériels nécessaires

Source: L'oeil du Sahel