Cameroun : trois personnes enlevées par des hommes armés à Touboro

ne partait pas travailler mais juste visiter le champ.

Wed, 6 Sep 2023 Source: L'Oeil du Sahel

Marabout Patak Nguéléo, Golimé Jonathan et Lada, tous habitants de la localité de Mayo-Nda dans l’arrondissement de Touboro, ont été kidnappés par des hommes lourdement armés ce 05 septembre 2023. Ils ont été cueillis dans leurs champs et conduits dans une destination inconnue. «L’alerte de leur enlèvement nous a été donnée aux environs de 10h du matin. Ils n’ont pas été enlevés au même endroit, mais ils ont été cependant kidnappés presqu’au même moment. Mon beau-frère Golimé Jonathan, lui, a été intercepté à mi-chemin entre le chez lui et son champ qu’il tentait de rallier à moto.

Il ne partait pas travailler mais juste visiter le champ. C’est quand il était encore en chemin que ces gens l’ont intercepté et l’ont emmené avec eux. Ils ont abandonné sa moto aux abords de la chaussée. C’est un réchappé qui a donné l’alerte. Ils ont voulu l’arrêter, mais il leur a filé entre les doigts. C’est lui qui a donné l’information au village», déclare un membre des trois familles d’otages. Ils s’étaient répartis en plusieurs groupes et ont opéré au même moment dans les localités de Mbouliki, Ouro-Massara et Mayo-Nda. «Ils étaient suffisamment nombreux au point où les éléments des forces armées en nombre insuffisant dans notre localité n’ont pas pu les affronter malgré l’alerte. Ils ne pouvaient rien faire sans renfort.

Ces derniers ont donc opéré et sont repartis sans être inquiétés», précise Hecheked Mardoché. Le même jour, ces hors-la-loi ont libéré une femme qu’ils avaient enlevée deux semaines plus tôt. Une importante rançon leur a été versée par la famille de l’otage. «Ils en ont libéré un et en ont pris trois nouveaux dans la seule localité de leur ex-otage. C’est un coup qu’ils ont bien planifié et tout porte à croire qu’ils jouissent de la complicité des villageois», soupçonne Hawadak Théodore, habitant de Mayo-Nda. Leurs familles sont sans leurs nouvelles. «Nous attendons qu’ils nous appellent pour que nous ayons des nouvelles des nôtres. S’ils ne le font nous n’aurons jamais de possibilité pour entrer en contact avec eux puisqu’il n’y a qu’eux qui peuvent avoir nos contacts par l’entremise des otages. D’ailleurs ça rentre dans leur mode d’opération. Ils kidnappent, sécurisent les otages puis entrent en contact avec les familles pour les négociations de la rançon. Nous attendons donc leur appel et écouterons ce qu’ils nous diront, même comme nous n’avons rien à leur donner. Ils se sont certainement trompés de personnes.

Nous les attendons», déclare un membre des trois familles d’otages. Il faut rappeler que l’arrondissement de Touboro dans son ensemble et les localités des migrants en particulier subissent régulièrement les assauts de ces bandits de grands chemins. Des centaines de millions sont versées comme rançon et plusieurs dizaines de cas d’assassinats d’otages sont annuellement enregistrés. «Les otages dont les familles ne répondent pas à leurs sollicitations sont pendus ou torturés jusqu’à ce que mort s’en suive.

La dépouille d’une femme a été retrouvée pendue à un arbre en pleine brousse plusieurs semaines après sa mort en 2022. Ce sont ses ossements qui ont été ramassés pour être inhumés par sa famille. Cette situation devrait préoccuper les autorités administratives et traditionnelles, mais hélas, ces dernières font preuve d’un laxisme inédit», désespère Yaksia, habitant de Touboro. Il convient de préciser que la localité de MayoNda est située à 55km de Touboro.

Source: L'Oeil du Sahel