La situation sécuritaire dans la région du Nord-Ouest est plus qu'inquiétante. L'avocat Patrick Yong Fanyong a été enlevé dimanche 1er mai 2022 près de sa résidence à Mille Four Nkwen-Bamenda par des individus non identifiés. Le juriste est amené à une destination inconnue pour l'heure. Un collectif d'avocat est monté au créneau pour dénoncer l'enlèvement de Me Patrick Yong Fanyong et exiger sa libération immédiate et sans condition.
C’est le deuxième enlèvement à Bamenda à moins de 72 heures. Le 30 avril 2022, la sénatrice du RDPC Regina Mundi.
Situation inquiétante
Les chances de retrouver la sénatrice Regina Mundi en vie s’amenuisent. Les groupes armés séparatistes qui ont enlevé la sénatrice de la région du Nord-Ouest ont exigé 48 heures après son enlèvement, la libération de 75 leaders ambazoniens. Cette revendication est impossible à respecter par le pouvoir de Yaoundé selon des sources sécuritaires. Les principaux chefs ambazoniens actuellement en détention constitueraient un outil de pression efficace du régime sur les organisations séparatistes des régions anglophones du Cameroun.
Côté ambazonien, le sort de la sénatrice ne préoccupe pas pour autant les premiers dirigeants des mouvements séparatistes encore en liberté. Selon Mark Bareta, ces représentants locaux qui prétendent défendre les intérêts des régions anglophones du Cameroun à Yaoundé sont les véritables complices de la souffrance du peuple ambazonien. Il estime que ces sénateurs et députés participent au maintien en place de Paul Biya et son régime.
« Je n'ai aucune pitié ou sympathie pour les députés, sénateurs ou quiconque prétendant représenter les Ambazoniens à Yaoundé ou localement. Ces personnes sont le mal incarné qui dit à Biya et Bulus de tenir bon. Ce sont eux qui commettent les meurtres. Ce sont eux qui établissent des stratégies avec les militaires camerounais », déplore-t-il.
Mark Bareta préfère lutter pour la remise en liberté des conducteurs de taxi-motos enlevés dans la localité de Oku et dont personne ne parle.
« Plus de 40 conducteurs de motos qui travaillent dur ont été enlevés par les militaires camerounais sur leur chemin vers #Oku et torturés. Nous ne savons pas où ils se trouvent. Pourquoi n'y a-t-il pas d'indignation ? Pourquoi les journaux sont-ils silencieux ? Pourquoi les Cambodgiens (qui prétendent être des Ambazoniens) sont-ils silencieux ? Les motards sont moins humains ? », dénonce-t-il.