Le lamido de Yagoua-Vellé, Ahmadou Dahirou alias Bobbo, a fait main basse sur une arme volée et retrouvée entre ses mains. Depuis un peu plus d’un an, Alhadji Ousmanou a perdu son pistolet et bien d’autres effets dans son domicile à Maroua (Extrême-Nord).
Selon les informations puisées à bonne source, c’est le neveu du propriétaire, un certain Hamadou, qui aurait proposé l’arme à vendre au chef traditionnel. D’autres sources font état de ce que ledit pistolet aurait dérobé à son légitime propriétaire, Alhadji Ousmanou, aujourd’hui d’un âge avancé (environ 90 ans) et ne sait plus à quel saint se vouer.
Selon son entourage, ce dernier aurait à ce jour, et toujours vainement, entrepris toutes les démarches nécessaires en vue de récupérer son arme. Ses multiples appels vers le monarque sont restés sans suite. Non seulement ce dernier ne décroche pas, mais il ne manifeste aucune volonté à rétrocéder le PA. Même le déplacement de Yagoua n’a pas réussi à infléchir le lamido.
«Je suis allé faire une semaine là-bas pour voir plus clair dans cette histoire d’arme de mon papa, que détient le lamido. Malheureusement, je n’ai pas été reçu. Le 26 octobre, j’ai appris que le lamido était en séjour à Maroua. Je me suis rendu à son hôtel, où j’ai passé toute la journée sans jamais être reçu. Je ne sais pas quelles sont ses intentions», relate Aissatou, la fille du propriétaire de l’arme volée.
Joint au téléphone par le reporter : d’Aurore Plus, Ahmadou Dahirou, le lamido de Yagoua-Vellé, confirme détenir l’objet querellé et dit attendre l’obtention de l’autorisation du port d’arme par le ministre de l’Administration territoriale (Minât), Paul Atanga Nji, afin de procéder à l’achat en bonne et due forme, de cette arme qu’il avoue détenir depuis plus de 4 mois. Selon lui, c’est le fils du lamido et un des notables, qui la lui aurait proposée à l’achat.
Selon ses dires, séance tenante, il a appelé Alhadji Ousmanou, son propriétaire, afin de confirmer si c’est lui qui a envoyé les deux personnes avec ce pistolet. Des déclarations que bottent en touche le propriétaire et sa fille”, qui déclarent n’avoir jamais reçu d’appel du dignitaire. Cette dernière jure d’ailleurs, la main sur le cœur, n’avoir jamais rencontré physiquement le lamido.
Au moment de la disparition de l’arme, Alhadji Ousmanou déclare avoir perdu sa carte nationale d’identité, sa carte bancaire ainsi qu’une importante somme d’argent. «J’ai peur que les voleurs ne partent signer certains documents avec ma CNI, concernant la vente de ma maison et même d’autres biens que je pqssède dans la ville de Maroua et ses environs», a déclaré le nonagénaire désemparé.
A Yagoua, beaucoup de personnes estiment que le monarque, qui vient à peine de passer un an à la tête du lamida, est un habitué des affaires louches. Selon des personnes interrogées, l’homme traîne ainsi une réputation sulfureuse. La famille d’Alhadji Ousmanou, face au refus du lamido de Yagoua-Vellé de rétrocéder l’arme, a activé ses réseaux et annonce la saisine de la justice.