La population est en colère
Les régions anglophones du Cameroun sont-elles devenues des zones de non droit ? Depuis l'éclatement de la guerre entre l'armée camerounaise et les séparatistes, plusieurs crimes et abus sont recensés. Le média MimimefoInfo informe qu'au moins 600 civils issus de 12 différents villages ont été arrêtés le 24 août 2023 à Oku dans le département de Bui (Région du Nord-Ouest) par le commandant de brigade de la gendarmerie Joh Bolivar Idjandja.
Selon les informations, le commandant Joh Bolivar Idjandja réclame 500 000 F CFA à chaque personne arrêtée. Il menacerait d’envoyer à Bamenda tous ceux qui ne sont pas mesure de rassembler la somme. Le plan de commandant de brigade est de faire passer les récalcitrants pour des Ambazoniens afin qu’ils soient poursuivis et jugés.
"Le commandant de brigade du département d'Oku a organisé des arrestations aléatoires dans 12 villages sur les 36 villages d'Oku, arrêtant plus de 50 personnes par village et exigeant entre 500 000 FCFA et 2 000 000 FCFA par personne avant leur libération", a déclaré un indigène de bonne réputation à MMI.
Notre source ajoute qu'"il intimide ces individus, disant que si l'argent n'est pas donné, il va les envoyer à Bamenda en tant que partisans d'Amba".
Le commandant de brigade est décrit comme l'un de ceux qui utilisent la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun pour exploiter la population inoffensive.
Jusqu'à présent, la vie reprenait peu à peu son cours dans cette région déchirée par la guerre.
L'action des officiers de gendarmerie, selon eux, pousse la communauté à revenir à ses anciennes habitudes.
" La vérité est qu'Oku revient progressivement à la normale et que ce comportement de Joh Bolivar Idjandja, le commandant de la brigade d'Oku, rend Oku instable car de nombreuses personnes envisagent de s'enfuir", a-t-il déploré.
L'arrestation de civils inoffensifs pour obtenir une rançon est devenue la norme dans les deux régions anglophones du Cameroun, où un conflit séparatiste armé fait rage depuis plus de six ans, le gouvernement luttant contre des séparatistes armés qui veulent créer un État qu'ils appellent Ambazonia.
