Aux dires de certains confrères, Mgr Samuel Kleda s’est définitivement rangé aux côtés des sans voix » pour critiquer le système électoral actuel, une assertion renforcée par ses dernières sorties médiatiques en la matière.
Samuel Kleda, Samuel Kleda, archevêque de Douala, a ouvertement critiqué le système électoral camerounais, appelant à une révision du code électoral avant la prochaine élection présidentielle prévue en 2025. L’archevêque métropolitain de Douala, Mgr Samuel Kleda, a vivement critiqué le système électoral camerounais, le qualifiant de « démocratie de nom, mais en réalité inexistante ». Dans une interview accordée à Équinoxe TV, Mgr Kleda a dénoncé les dysfonctionnements et le manque de transparence du processus électoral, affirmant que « avant même d’aller au vote, on connaît déjà ceux qui vont gagner ». Mgr Kleda a appelé à une réforme du code électoral pour garantir des élections libres, démocratiques et sans fraude en 2025. Il a souligné que l’organisme chargé de l’organisation des élections, Elecam, est « juge et partie » puisque ses membres sont nommés par le président candidat. Pour lui, il est essentiel de clarifier le rôle de chaque organe impliqué dans l’organisation des élections pour assurer une véritable démocratie.
Revirement compréhensible
Mgr Samuel Kleda fait officier de l'ordre de la valeur à titre exceptionnel. Au sein de l’opinion, cette sortie de l’homme de Dieu suscite de nombreuses réactions. Pour un internaute, Samuel Kleda est un « homme de Dieu qui s’est définitivement rangé du côté des « Sans Voix ».
Si certains opposants ont salué cette sortie, le silence règne toujours dans le rang des soutiens du régime de Paul Biya. Seulement, à quelques mois de l’élection présidentielle au Cameroun, l’archevêque de Douala demande la modification du code électoral pour des élections crédibles. En effet, dans environ 11 mois, les citoyens camerounais en âge de voter iront aux urnes pour choisir le prochain président de la République. A mesure que l’échéance approche, des partis politiques, Elections Cameroon et autres acteurs se mobilisent. Dans cette mouvance, Mgr Samuel Kleda livre son point de vue sur la démocratie et le système électoral tels pratiqués au Cameroun. Selon l’archevêque de Douala, « au Cameroun, comme on le dit, avant même d’aller au vote, on connaît déjà ceux qui vont gagner (…) Ce n’est pas la démocratie (…) La démocratie au Cameroun n’existe que de nom. En réalité, elle n’existe pas », soutient le prélat dans une interview relayée par nos confrères d’Équinoxe TV.
Pour le démontrer, Mgr Samuel Kleda pose la question de savoir « qui organise les élections au Cameroun ». Elections Cameroon, organe chargé de l’organisation matérielle des élections est appuyé par le ministère de l’Administration territoriale, les autorités chargées de la sécurité et de la défense, ainsi que des juridictions en charge de la validation des candidatures et des résultats des élections. À l’observation, le prélat ne donne pas du crédit à cette batterie de structures. Pour lui, l’expression « on n’organise pas les élections pour perdre » dit tout à ce propos. Et pour plus de crédibilité des élections, l’homme de Dieu recommande la clarté et la transparence autour des acteurs qui organisent les élections. En plus, « il faut changer le code électoral pour que tous les candidats qui se présentent aient la même chance de gagner les élections ». Ce qui participe de son souhait pour qu’il y ait des élections libres, démocratiques et sans fraude au Cameroun.
Et, analyse faite, c’est le même mode opératoire qu’eut en son temps Mgr Chistian Tumi bien qu’il ait eu à déclarer qu’il n’était candidat en rien au plus fort de la volonté de l’opposition de présenter un candidat consensuel pour évincer Paul Biya lors d’une récente élection présidentielle, surtout qu’il multiplia de son vivant des initiatives en faveur de la résolution de la crise sociopolitique dans le Noso. Lui qui dit en son temps : « que le fédéralisme a été plébiscité un millier de fois, tandis que l’État unitaire, même décentralisé comme le gouvernement est en train de le mettre en place, n’a reçu que quatre réponses positives – pas une de plus ». Dès lors, Mgr Samuel Kleda serait-il en train de suivre la voie trace par son prédécesseur et tuteur de fait ? On pourrait effectivement le penser au regard de la tournure des évènements politiques actuels à mettre à l’actif de l’archevêque émérite de Douala et ayant débouché sur la plateforme consensuelle d’élaboration d’un fichier électoral accepté par toutes les parties prenantes au processus électoral en cours, au su des concessions faites à ce propos par Elecam, suivant le communiqué dudit organisme daté du 10 novembre 2024.