Cameroun : un proviseur accusé d'avoir séquestré une élève

Annour Abdoulaye est accusé d'avoir enlevé et séquestré l'élève Didja Toukouda Bouba

Wed, 25 Oct 2023 Source: Oeil du Sahel

L'affaire fait grand bruit à Salak, une banlieue de la ville de Maroua réputée abriter le quartier général du Bataillon d'intervention rapide et l'aéroport international. En effet, depuis la rentrée scolaire en cours, l'élève Didja Toukouda Bouba de la 2nde C est introuvable. Au banc des accusés, figure son proviseur Annour Abdoulaye, que beaucoup soupçonnent d'entretenir des relations peu catholiques avec la jeune fille. Seulement, les multiples interpellations de sa hiérarchie comme celles des parents de l'élève ne permettront pas de démêler l'écheveau. Le mystère sur le lieu de sa captivité et l'identité de «son ravisseur» restent donc entiers jusqu'au jour où grâce à la géolocalisation, l'on découvre qu'elle serait logée à Ouro Tchede à Maroua où elle serait même inscrite dans un lycée de la place. L'exploitation de son téléphone révélera le pot aux roses, à savoir que l'élève est en contact avec son proviseur.

Mais plus grave, c'est le proviseur qui aurait loué le studio où elle est sous ses bons soins. Informé, le père de la fille, Bouba Gadam, va porter plainte pour enlèvement et séquestration. Le proviseur est dans la foulée interpellé et gardé à vue à la brigade de gendarmerie de Salak pour besoin d'enquêtes pendant toute la journée. Entre temps, certains collaborateurs du proviseur, apprend-on, mènent des négociations. Ce qui aboutira à sa libération. Joint à deux reprises par nos soins pour besoin de recoupement, le proviseur Annour Abdoulaye, se mure dans un silence total. Pour toute réponse à notre sollicitation, cet éducateur se contente d’un «je n'ai rien à vous dire». Le père de la fille n'est pas non plus mieux disert à ce sujet.

Après avoir promis de rappeler le reporter, le père de la fille ne donnera pas suite à la demande. Sa hiérarchie que nous avons rencontrée cache mal sa gêne d'évoquer le sujet. Mais sous cape, fait savoir un responsable de la Délégation régionale des Enseignements secondaires pour l'Extrême-Nord : «Il est peut-être trop jeune pour assumer ses fonctions. Mais ce que vous devez savoir on lui a donné tous les conseils possibles qui sont restés infructueux. Hélas… Maintenant il s'égare pour enlever ses élèves, qu'est-ce qu'on peut lui dire de plus. On ne sait pas vraiment ce qui lui passe par la tête. Même au Délégué départemental, il a tout caché», regrette-t-il.

Source: Oeil du Sahel