Pour les populations de Kotraba, les commanditaires de sa mort ne sont autres que ses ennemis
Les populations de Kotraba, dans l'arrondissement de Tokombéré, département du Mayo Sava, s'interrogent encore sur les mobiles ayant conduit à l'assassinat de leur chef dans la nuit du 09 au 10 juillet 2023. Sa Majesté Patsakoy Jaoyek, chef traditionnel de 3e degré a été abattu froidement par des individus armés non identifiés.
D'après une source proche de la famille, c'est aux environs d'une heure du matin que les assaillants se sont introduits dans le domicile du chef après avoir escaladé le mur. Le bruit de leur mouvement a réveillé les petits-fils du chef. Sortis de leur chambre pour s'enquérir de la situation, ils tombent nez à nez avec les malfrats. Les visiteurs d'un autre genre pointent leurs armes sur les gamins et leur intiment l'ordre de leur montrer la chambre du chef. Ils s'exécutent. Les bandits marquent un arrêt de quelques minutes sous le hangar du chef. Un moment pendant lequel ils vident au préalable quelques bouteilles de bière qu'ils avaient emportées chez Oumar, commerçant à Gadabak, village situé à une dizaine de kilomètres de Kotraba.
En plus des bouteilles de bière, ils ont également dépouillé financièrement l’homme handicapé, après l'avoir ligoté. Quand les assaillants font irruption dans la chambre de sa majesté Patsakoy Jaoyek, ils le surprennent sur le lit avec son épouse. Ils tirent à bout portant sur lui et il décède quelques minutes après. Prise de panique, son épouse lance des cris de détresse. En voulant s'échapper de la chambre, Esther Darenga est rattrapée par l'un des criminels qui lui assène des coups de poignard au ventre, avant de lui tirer dessus. Elle n'est pas morte sur le champ. Transportée à l'hôpital régional de Maroua le 10 juillet, elle succombera à ses blessures le lendemain.
ASSAILLANTS NON-IDENTIFIÉS
Le chef et son épouse seront inhumés ce samedi, 15 juillet 2023 à Kotraba. Les assaillants sont répartis après leur forfait sans être identifiés. « Quand nous avions entendu les coups de feu, nous avions pensé à une attaque de Boko Haram. Car, Boko Haram a attaqué plusieurs fois les villages voisins. C'est pourquoi, les gens n'ont pas eu le courage d'aller chez le chef s'enquérir de la situation au moment de l'attaque. Les habitants du village ont regagné la brousse », témoigne un voisin du défunt chef traditionnel. Pour les populations de Kotraba, les commanditaires de sa mort ne sont autres que ses ennemis qui ne veulent pas le voir à la tête de la chefferie de Kotraba.
D'autres par contre, soupçonnent un ancien sujet du chef qui a fait la prison suite à un problème avec l'autorité traditionnelle. Selon une source proche du chef, après sa sortie de prison, le repris de justice avait promis de se venger. Pour le moment, les supputations vont bon train, car nul ne connaît avec exactitude les mobiles de l'assassinat du septuagénaire. L'enquête ouverte par la brigade de gendarmerie de Tokombéré pourra élucider les circonstances de cet acte odieux et permettra de rattraper ses auteurs.
