La levée de corps de Samuel T., opé- rateur économique décédé le 4 juillet dernier à 55 ans, a eu lieu hier, 15 août, à l'hôpital de district de Nylon. Michel Donatien T., son frère, 38 ans, impliqué dans la préparation des ob- sèques, n'y était pas, parce que gardé à vue dans un commissariat depuis la veille. Raison: une tentative de viol sur Marie Josiane E., 32 ans, veuve de son frère, au domicile de cette dernière - et en l'occurrence, maison de deuil à Oyack (arrondissement de Douala III).
De sources policières, Michel Donatien, frigoriste de profession, a froidement planifié son coup. Depuis dimanche dernier, jour de réunion préparatoire, il s'était installé chez son défunt frère, qui l'a du reste élevé, délaissant son domicile à Brazzaville (Douala III). Au motif que les choses devaient être organisées au mieux.
D'après ce que la dame dira, Michel Donatien lui a fait part ce dimanche de prétendues recommandations d'un patriarche de 111 ans vivant au village. Selon lesquelles elle devait être massée chaque jour par son beau- frère jusqu'à la levée de corps de son feu mari, afin d'éviter d'être frappée par des maladies après son enterre- ment. Marie Josiane, originaire d'une région autre que celle de ses << beaux>>>, s'est dit qu'il s'agissait d'une cou- tume qu'elle ignorait. Et a accepté les massages. Néanmoins, elle a refusé que ceux-ci soient pratiqués dans sa chambre, comme Michel Donatien l'avait suggéré. D'après le « masseur », l'opération commençait par le dos et les épaules le premier jour. Jambes et bras ont suivi le lundi. Mardi, Marie Josiane a reçu des parents. A un moment, elle interrompt la causerie: << C'est l'heure du massage », s'excuse-t-elle. Une cousine lui demande de quoi il s'agit. Et après explications, se montre du- bitative. Dans la famille, deux sœurs mariées dans la région d'origine de Samuel T., et personne n'a jamais en- tendu parler de tels massages... Marie Josiane va néanmoins continuer.
Mercredi, Michel Donatien assure que la dernière séance - la levée de corps étant prévue le lendemain - doit avoir lieu à 16h. Il est alors 15h 55. Le beau-frère ajoute qu'elle doit s'effec- tuer impérativement dans la chambre. La veuve accepte. Quand il entre à sa suite, Michel Donatien referme la porte. Marie Josiane lui demande de la rouvrir: <<< Nous sommes dans une maison de deuil, à tout moment on peut avoir besoin de nous >>>. Pour toute réponse, son « masseur >>> lui saute dessus. Si la dame avait encore des doutes, ils s'évanouissent en un éclair, balayés par une certitude brutale: son beau-frère veut la violer. Son pagne est arraché, son slip connaît bientôt un sort similaire. Marie Josiane se défend, la séance de massage pro- jetée tourne à la bagarre. La jeune femme crie à l'aide. Des gens accourent, dont des parents de la veuve, qui rentraient de faire des courses. <<
Déclaration à la limite superfétatoire, au vu du tableau découvert par les intervenants. Les parents de Marie Josiane se sont jetés sur l'aspirant-violeur, le rouant decoups. Au commissariat central no 2 où il a été conduit, Michel Donatien T. a dé- claré que c'est sur instruction de son frère qu'il a agi. Ce dernier lui aurait dit, avant de mourir, qu'il devait coucher avec sa veuve avant son enterrement. Marie Josiane a répliqué que Michel Donatien n'avait pas approché son aîné dans ses derniers jours de vie. Le suspect a répondu que les instructions avaient été reçues par Whatsapp. Invité à les montrer, il a assuré que le « mode éphémère >>>> (option dans cette messagerie) les avait effacées.