À l’origine, la tentative de destruction d’un monument historique, le plus symbolique de la « Cité des Arts », hier lundi 18 novembre, par les agents de la mairie de Foumban, sous l’onction de son premier magistrat municipal.
C’est avec surprise et consternation que dans la matinée du lundi 18 novembre 2024, les populations du quartier Kounga ont été ahuries de voir la mairesse de Foumban, encadrée d’une escouade de la police municipale, débarquer au lieu-dit « Porte de tranchées » à l’entrée de la ville de Foumban, pour détruire l’enclos des travaux de réfection de ce monument historique. Très vite, les images ont fait le tour de la toile, provoquant indignation et stupéfaction. Alerté, le préfet du Noun, Oum Donacien, accompagné de tout son état-major, est arrivé prestement sur les lieux pour demander à la mairesse de Foumban et ses sbires d’arrêter leurs méfaits, au vu des graves troubles à l’ordre public que ces agissements pouvaient provoquer.
Patricia Tomaïno Ndam Njoya s’en ira avec ses éléments, non sans promettre de revenir sur les lieux pour continuer sa besogne. On se souvient que dans la nuit du 29 novembre 2020, ce monument avait été l’objet d’un incendie criminel. Alors qu’en pareille circonstance de consternation, l’on se serait attendu à un minimum de compassion et surtout de circonspection de la part de tout le monde, en guise de respect dû aux traditions, us et coutumes, l’opinion publique nationale et internationale va assister médusée à certaines envolées épistolaires et déclaratoires de la part de l’édile de la ville qui s’opposait à la reconstruction de ce monument par le feu Sultan Ibrahim Mbombo Njoya.
Respect de l'autorité et des règles urbaines
Joint par téléphone, les responsables de la mairie évoquent un problème de respect de l'autorité et des règles urbaines, et appelle au respect de ses droits. « Un hangar a été érigé au milieu de la chaussée, sans autorisation de la mairie, pour réfectionner la chaise située à l'entrée des tranchées. Comment une entreprise peut-elle entreprendre des travaux en pleine rue sans informer la mairie ? C'est pourquoi le maire a envoyé les services techniques et la police municipale pour démanteler ce hangar construit sans autorisation. De plus, ce patrimoine appartient à la mairie de Foumban. Comment peut-on accepter que certaines personnes ne respectent pas l'autorité et les instructions communales chargées de la gestion de l'espace urbain ? Lors de l'inauguration de ce monument, l'ancien Sultan avait remis les clés à la mairie. Comment est-il possible que les gens puissent lancer des travaux sans demander les clés ? C'est inacceptable que certains piétinent l'autorité du maire et croient qu'ils peuvent faire n'importe quoi dans la ville », explique Mamoud Tawat, Chef de la cellule communication de la mairie de Foumban.
L’incident d’hier qui se déroule à quelques jours de la célébration de la 548ème édition du Nguon, laisse craindre pour le déroulement paisible des festivités et des activités de ce festival inscrit sur la « Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité ». Il faut dire que depuis l’inscription du « Nguon, rituels de gouvernance et expressions associées dans la Communauté Bamoun » sur ladite liste de l’Unesco, Patricia Tomaïno Ndam Njoya n’a ménagé aucun effort pour marquer sa désapprobation, alors que l’Afrique tout entière et le monde tout entier félicitaient les Bamoun et le Cameroun pour cette prouesse diplomatique comme le témoigne le discours du Doyen du corps diplomatique accrédité à Yaoundé lors de la cérémonie des vœux du 05 janvier 2024.
« Tout laisse alors penser que la démarche de la mairesse de Foumban de ce lundi 18 novembre n’est en fait que le préambule d’un ensemble actions visant à perturber la toute première édition du Nguon depuis sa reconnaissance internationale officielle et l’accession au trône de Sa Majesté Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya », analyse un ancien député originaire du département du Noun.
Il y a un mois, artistes, conseillers municipaux, leaders associatifs, conseillers régionaux, notables, sénateurs, élites et forces vives du département du Noun ont signé une série de pétitions qui visaient grosso modo à « marquer leur indignation face aux agissements de délitement de Mme Patricia Tomaïno Ndam Njoya et de l’UDC dans le Noun », signifier « leur désolidarisation des actes anti-développement de Madame Patricia Tomaïno Ndam Njoya », s’opposer « contre la volonté manifeste et permanente de Patricia Tomaïno Ndam Njoya à détruire leurs activités professionnelles », et surtout s’insurger « face aux actions de violence et d’intolérance de madame Patricia Tomaïno Ndam Njoya et de l’UDC visant le blocage de la décentralisation et du développement dans le Noun » . Affaire à suivre !