Cameroun : voici comment le système abrutit les enfants

L’homme politique et écrivain camerounais Wilfried Ekanga dénonce avec la dernière énergie la vidéo en circulation sur les réseaux dans laquelle on voit des enfants de moins de 10 ans consommer de l’alcool sous le regard des adultes. Selon ses explications, il s’agit d’un processus d’abrutissement de la population qui commence dès le bas âge.

« Le Cameroun est le seul pays au monde où l'on considère l'écrivain comme un « escroc ». C'est un pays malade où l'on estime qu'écrire et vendre des livres, c'est faire du commerce.

Et bien sûr, faire du commerce, c'est très mauvais. C'est même illégal. Peut-être qu'il vaut mieux voler dans les caisses publiques, comme le Gang de Malfrats de Yaoundé.

Par contre, celui qui vous vend l'alcool, c'est-à-dire l'outil d'abrutissement le plus pernicieux jamais inventé par l'homme, lui, n'est pas un escroc. Vous considérez même déjà qu'acheter de la bière est plus utile pour vos enfants que de leur acheter des livres.

Vois choisissez de faire d'eux des MINEURS IVROGNES que des ENFANTS INSTRUITS.

Il y a quelques jours, lorsque « l'artiste » Mani Bella a chanté son obsession pour le "Dagobert", je vous expliquais déjà que ce ne sont pas les Camerounais qui aiment ce que vous leur servez ; c'est plutôt vous qui éduquez les Camerounais dès le bas âge à aimer ce que vous leur servirez ensuite tout au long de leur vie. Et cette vidéo macabre vient CONFIRMER TOTALEMENT ce que j'avais écrit.

Ces enfants n'ont pas demandé à boire ; ils y ont été incités. Beaucoup d'entre eux ont refusé, mais ils y ont été forcés par ces adultes sans aucune conscience. Demain, dans 15 ans, on vous expliquera que « Si nous ne servons que de l'alcool aux Camerounais, c'est parce qu'ils aiment ça ».

Exactement comme on le fait aujourd'hui avec le fameuses "musiques" obsédées par le Dagobert. Est-ce que vous avez essayé de leur servir des livres dès leur enfance et ils ont refusé de lire ?

Quel parent a encouragé son fils ou sa fille à ouvrir mon livre « le village d'Ining » avec la même énergie, et l'enfant lui a répondu : « Il n'en est pas question ! »?

Jusqu'où iront la décadence et le misérabilisme moral ?

De grâce, si votre génération est d'ores et déjà détruite et perdue, ayez au moins la décence de ne pas détruire la prochaine. Car vous ne serez plus là !

Et surtout, supportez que nous vendions nos livres. Je préfère de loin être un escroc qui éduque qu'un parent eunuque et irresponsable. »