Cameroun : voici pourquoi la vie devient de plus en plus dure

Marche Rue 456 Le Cameroun n'investit pas assez

Thu, 31 Oct 2024 Source: www.camerounweb.com

Dans un document rendu public ce 30 octobre 2024, le président du MRC , Maurice Kamto analyse la politique économique du régime de Paul Biya. Le juriste explique pourquoi les Camerounais s’appauvrissent au jour le jour et leur pouvoir.

- La vie de plus en plus chère

Dans une économie à forte démographie qui n’investit et ne produit pas assez, qui importe plus qu’elle n’exporte, qui s’endette beaucoup pour payer ses dettes, il n’y a rien d’étonnant à ce que le cout de la vie soit élevé et que les populations s’en plaignent de plus en plus . Au mois de juin 2024, l’indice des prix à la consommation était à la hausse, atteignant 5,7% en moyenne sur 12 mois, largement au-dessus de l’objectif de 3% fixé par la CEMAC, et estimée à 7% à la fin de cette année, par les services gouvernementaux. Cette tendance haussière est principalement imputable à la progression de 7,6% des prix des produits alimentaires et de 14% des coûts de transport, consécutivement à la hausse des prix des carburants à la pompe. Le groupe de produits « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » est également en augmentation.

Ces composantes constituent comme on le sait, des postes essentiels du « panier de la ménagère ». La vie au quotidien est donc de plus en plus chère au Cameroun et les camerounais s’appauvrissent de plus en plus dans leur grande majorité. La paupérisation crois- sante des camerounais La 5ème enquête (ECAM5) sur l’Etat de la pauvreté au Cameroun en 2021-2022 atteste de l’aggravation et l’expansion de la pauvreté au sein de la population camerounaise. La stratégie nationale de développement(SND30), cadre de référence de la planification des politiques de développement entre 2020 et 2030 avait fixé un objectif de 30,8% de taux de pauvreté en 2030. Or, nonobstant les disparités entre les diverses régions et entre villes et campagnes, le taux de pauvreté constaté, après avoir décliné de 40,2% à 37,5% entre 2001 et 2014, est reparti à la hausse pour se situer à 38,6% en 2021. Aussi, l’écart de 1 à 10 de niveau de consommation entre riches et pauvres n’a pas du tout diminué sur la période 2014-2021 : 20% des plus riches consomment toujours 10 fois plus que les 20% les plus pauvres. Toujours d’après l’étude ECAM5, le seuil de pauvreté était estimé à 813 FCFA par personne et par jour en 2O22. Suivant ce nouveau critère basé sur le revenu, 37,7% de la population camerounaise vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2O22, encore bien éloigné du taux de 30,6% planifié pour 2030 déjà à nos portes. On peut donc raisonnablement conclure que malgré tant de milliards produits à l’intérieur ou reçus de l’extérieur depuis des décennies, environ 2 camerounais sur 5 vivent encore à ce jour en dessous du seuil de pauvreté ! Devant le sombre tableau de l’économie camerounaise qui se dévoile ainsi aux yeux de tous, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun affirme qu’une seule voie permettrait de briser le cercle vicieux appauvrissant dans lequel tourne le pays, à savoir réinvestir dans l’économie camerounaise les quelques 30% de Pib de revenu national annuellement détournés par de multiples canaux de type maffieux.

Cela permettrait à coup sûr de porter le budget camerounais au niveau qui doit être le sien, assurer le service de la dette autrement que par la dette, et relancer la croissance économique par l’augmentation significative des dépenses publiques de bonne qualité, c’est-à-dire orientées vers des projets porteurs de croissance et gérées avec compétence et patriotisme. En conséquence, le MRC demande au gouvernement d’engager enfin une lutte sans merci contre la corruption et les détournements de fonds qui privent mortellement notre pays de tant de ressources indispensables à l’accélération de sa croissance économique et au mieux-être de ses citoyens. Il invite également les principaux partenaires financiers multilatéraux du Cameroun à moins de complaisance complice vis avis de la gestion calamiteuse de nos ressources et de notre économie

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