Cameroun : voici pourquoi les entreprises tombent en faillite

Principale Ccima Les incidences sur le non-respect des délais et retards de paiement donnent des vertiges

Fri, 25 Oct 2024 Source: www.camerounweb.com

La survie d’une entreprise est liée à plusieurs facteurs, notamment ceux exogènes ne dépendant pas d’elle, comme le non-respect des délais et les retards de paiement des factures, à la suite des marchés exécutés. Comment réduire les retards de payement des factures ? Quelles incidences et quelles solutions apporter à la question des délais et retards de payement ? C’est la problématique à développer au cours de la première conférence internationale sur les délais et retards de paiement (CIDRP) ouverte hier, et qui s’achève demain, 26 octobre 2024 à l’hôtel Mont Febé de Yaoundé.

Les incidences sur le non-respect des délais et retards de paiement donnent des vertiges, avec Pierre Lafont Massodi Ma Kamè, le président du Comité d’organisation de cette CIDRP. « Les retards de payement sont la cause de 25% de faillite d’entreprises et ça cause déjà aux PME, un préjudice de 3000 milliards FCfa à l’échelle mondiale par an. Ici au Cameroun, rien qu’en ces trois derniers exercices, l’Etat a payé 20 milliards FCfa en termes d’intérêts moratoires pour les retards de paiements uniquement en trois ans. Et les résultats de l’audit, qui viennent d’être révélé, disent que c’est 67,7 milliards FCfa de dette intérieure de l’Etat, de la période 2000 à 2019 », déclare-t-il. Bien plus, cette situation a un impact macroéconomique lourd au niveau de la fiscalité. « Les recettes fiscales nonrecouvrées avec pour principale cause le retard de paiement tournent autour de 900 milliards FCfa. Quand on budgétise ces recettes fiscales et qu’elles ne soient pas recouvrées, les retards de paiement ont une incidence sur la politique fiscale. Quand on les a budgétisées et il n’y a pas de l’argent pour exécuter le budget, on s’endette.

Les retards de paiement ont une incidence sur l’endettement. Lorsque dans les entreprises, les trésoreries ne sont pas à flots pour payer les salaires et autres, ce sont les retards de salaires et les ménages souffrent. Quand les entreprises ferment, ce sont les emplois qui disparaissent », constate Pierre Lafont Massodi Ma Kamè. Précisant que cette première conférence devra apporter des solutions à tous ces problèmes. Et parce que les pays africains excepté le Maroc, n’ont pas encore implémenté certaines pratiques. Ce qui justifie la présence de certains pays avancés, notamment la France, qui a déjà implémenté un système, pour un partage d’expérience. A s’en tenir aux différents thèmes qui seront développés par les experts, Ibrahim Talba Malla, le représentant du Premier ministre et ministre des Marchés Publics ne doute pas de la qualité, ni sur la pertinence des recommandations qui seront issues de ces assisses.

On peut citer entre autres thèmes, « Délais et retard de paiement : comment les autorités publiques et les banques commerciales peuvent-elles contribuer à la réduire ? Délais et retard de paiement : comment les relations entre les entreprises et entre les banques et les entreprises peuvent-elles contribuer au dynamisme économique ?

Les achats responsables, comme une des principales arme de lutte contre les retards de paiement ; les partages d’expérience sur le dispositif contre les retards de paiement en France ; lutte contre les retards de paiement et développement des PME, comme accélérateur de la croissance économique ; prospective de développement, d’efficacité opérationnelle et de performance face au retard de paiement (…) ; lutte contre le défaut de paiement des crédits bancaires ; l’environnement juridique des paiements au Canada et aux Etats-Unis ; la problématique du temps des délais et retard de paiement ; la modernisation du système de payement au Canada comme outil de lutte contre les retards et les dates liées au processus ; comment l’approche peut-elle être appliquée aux pays africains en général et au Cameroun en particulier ; les conséquences des intérêts moratoires dus au retard de paiement. Les experts devant animer ces thèmes proviennent du secteur public, du secteur privé, du secteur bancaire, ainsi que ceux des organisations internationales provenant tant des pays développés que des pays en développement. Ce qui de la variété et de la densité d’échange d’expérience.

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