Personne n’oubliera ce jour, il est et restera à jamais gravé dans la mémoire des Camerounais, qu’ils soient au pays ou résident à l’étranger. Le président de la République démissionne, laissant le pays en chantier pour son successeur, dans un contexte sociopolitique loin d’être le meilleur, avec plusieurs incertitudes.
« Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de président de la République du Cameroun. Cette décision prendra effet le samedi 6 novembre à 10 heures.
En cette circonstance capitale, je voudrais du fond du cœur remercier toutes celles et tous ceux qui, depuis bientôt 25 ans, m’ont accordé leur confiance et apporté leur aide dans l’accomplissement de mes lourdes tâches à la tête de l’État. Je voudrais tout particulièrement remercier les militantes et les militants de notre grand parti national, l’UNC de leur soutien total, constant et inébranlable.
S’il reste beaucoup à faire dans la grande et longue œuvre de construction de notre cher et beau pays, nous avons ensemble accompli après l’indépendance, la Réunification et l’Unification, des progrès considérables dans tous les domaines. Notre pays dispose d’atouts importants.
L’unité nationale consolidée, des ressources nombreuses, variées et complémentaires, une économie en expansion continue, des finances saines, une justice sociale en amélioration, une population laborieuse et une jeunesse dynamique, de solides et fructueuses relations d’amitié et de coopération en Afrique et dans le monde.
J’invite toutes les Camerounaises et tous les Camerounais à accorder, sans réserve, leur confiance et à apporter leur concours à mon successeur constitutionnel M. Paul Biya. Il mérite la confiance de tous, à l’intérieur et à l’extérieur.
Je vous exhorte à demeurer un peuple uni, patriote, travailleur, digne et respecté. Je prie Dieu tout-puissant afin qu’il continue à assurer au peuple camerounais la protection et l’aide nécessaires à son développement dans la paix, l'unité et la justice. Vive le Cameroun ».
C’est par ces mots plein de sens que le valeureux Ahmadou Ahidjo avait passé le flambeau le 4 novembre 1982, après des années de leadership apprécié par l’ensemble des citoyens. Depuis, Paul Biya est au pouvoir, non pas sans heurts ni critiques justifiées.