Campagne électorale: Paul et Chantal Biya physiquement affaiblis

Paul Biya Chine Depuis son déplacement de samedi dernier à Maroua, Paul Biya a disparu des radards

Fri, 5 Oct 2018 Source: camer.be

Dès l'ouverture de la campagne des présidentielles du 7 octobre, l'un des slogans phares au RDPC fut la force du terrain. Sauf qu'au cours de la campagne qui s'achève demain, Paul Biya n'est apparu qu'une seule fois en publique. L’entrée en scène du Président-candidat Paul BIYA et sa démonstration de force populaire annoncée n'a donc finalement été qu'un pêtard mouillé.

Depuis son déplacement de samedi dernier à Maroua, Paul Biya a disparu des radards laissant soin à ses collaborateurs de battre campagne pour lui. Le contact des électeurs, pourtant l’une des conditions de la victoire n'a pas été effectif. Un signe d'absence de respect pour les électeurs.

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L’absence virtuelle du candidat fait ainsi mentir ses lieutenants qui ont longtemps claironné que "le candidat du RDPC a d’ores et déjà remporté la bataille du quadrillage du terrain" (Auteur des propos : Christophe MIEN ZOK, La force du terrain, Journal L'Action 1179 du 30 septembre 2018).

Annoncé en zone anglophone, Paul Biya n'y est pas allé. Du moins jusque ce vendredi. Il reste 24 heures pour battre campagne. Il n'y est pas annoncé. Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest peuvent continuer à sombrer dans les conflits armés, le président - Candidat repassera plus tard.

Le physique aurait-il lâché Paul et chantal Biya? Pourquoi ne bat-il pas campagne auprès du peuple qu'il écoute et qu'il aime tant selon ses soutiens politiques? Où est passé Paul Biya au final ?

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Voici l’intégralité du seul discours de campagne de S.E. M. Paul Biya. C'était devant les populations de l’Extrême-Nord, le 29 septembre 2018, à Maroua.

Mesdames, Messieurs,

Laissez-moi d’abord vous remercier, et à travers vous, l’Extrême-Nord, pour les cadeaux symboliques qui nous ont été offerts, à mon épouse et à moi-même.

Monsieur le Gouverneur de la région de l’Extrême-Nord,

Monsieur le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Maroua,

Monsieur le Président de la Coordination régionale de la Campagne dans l’Extrême-Nord,

Autorités traditionnelles et religieuses,

Mes chers compatriotes de l’Extrême-Nord,

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de remercier le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Maroua pour ses chaleureux mots de bienvenue. Ils expriment les liens profonds qui m’unissent aux populations de l’Extrême-Nord, dont le soutien ne m’a jamais fait défaut.

Mes remerciements vont également au Président de la Coordination régionale de la Campagne dans l’Extrême-Nord pour les mots aimables qu’il vient d’avoir à mon endroit et à celui de mon épouse. Nos relations ont toujours été empreintes de franche cordialité et de confiance. Merci pour la chaleur de votre accueil.

Mes chers compatriotes de l’Extrême-Nord,

Merci d’être venus si nombreux m’accueillir ici à Maroua. Vous avez bravé le soleil, la chaleur et les distances, pour venir à ma rencontre. De tout coeur, je vous dis merci.

Merci pour toutes vos marques d’amitié et d’attachement fraternel qui reflètent bien les belles traditions d’hospitalité et de fidélité de votre région.

Si j’ai choisi de venir en campagne chez vous, à Maroua, c’est pour vous dire toute l’estime que je porte à votre région. Et vous dire aussi mon engagement à lui faire profiter des grandes opportunités qu’offre actuellement notre pays.

Au cours des dernières années, vous avez été en première ligne. Et vous n’avez pas cédé.

Face à un envahisseur barbare qui détruisait, brûlait, tuait, vous avez résisté autant qu’il était possible. Vous avez soutenu nos forces de défense et de sécurité. Les comités de vigilance ont joué un rôle essentiel dans votre résistance.

Maintenant que l’ennemi a été repoussé hors de nos frontières, il nous revient de reconstruire, de faciliter le retour des déplacés et de tout faire pour recréer les conditions d’une vie normale sous ses différents aspects, administratifs, scolaires, économiques et sociaux.

Il nous faudra toutefois rester vigilants, les terroristes n’ayant pas renoncé à fomenter des attentats-suicides toujours difficiles à prévenir.

Mes chers compatriotes de l’Extrême-Nord,

Maintenant que la menace s’éloigne, une tâche exaltante se présente à nous dans le proche avenir. Ce n’est ni plus ni moins que gagner, ensemble, la bataille du développement.

Vous ne manquez pas d’atouts.

Dans le domaine de l’énergie, les anciens barrages hydro-électriques seront remis à niveau. D’autres entreront en service. Des installations solaires, plus faciles à mettre en oeuvre, viendront les compléter.

Vous disposerez ainsi de l’énergie indispensable à l’électrification des zones rurales et au fonctionnement de vos industries.

Tout laisse penser que votre sous-sol est riche en minerais et en pétrole. Il conviendra de donner un nouvel élan à la prospection et, par la suite, à l’exploitation.

Certaines de vos terres sont fertiles et se prêtent à des cultures industrielles à grande échelle. C’est le cas, suivant les zones, du riz et du coton dont il faudra étendre les emblavures.

Nous ferons ainsi reculer les pénuries alimentaires et donnerons à notre industrie textile la taille qui devrait être la sienne, avec les retombées prévisibles pour l’emploi.

Je dois également mentionner vos grands espaces propres à l’élevage et à la production de lait et de viande, ainsi qu’à la culture des céréales. Sur ces différents points, des progrès sont manifestement possibles.

Dès que la paix sera partout consolidée, il conviendra également de redonner au tourisme dans votre région une nouvelle chance. Nos parcs et nos réserves n’ont en effet rien perdu de leur attrait.

Tout ceci nécessitera la construction d’infrastructures diverses qui font parfois encore défaut : routes, ponts, entrepôts, installations frigorifiques, etc.

Et pourquoi ne pas le dire : est-il irréaliste de penser que d’ici peu une ligne de chemin de fer reliera N’Gaoundéré à N’Djamena via Kousseri ? Je ne le crois pas. Je vous laisse imaginer l’impact d’une telle réalisation pour votre région et pour les échanges avec nos voisins.

Soyez assurés que je ne perdrai pas ces problèmes de vue.

Mes chers compatriotes l’Extrême-Nord,

Les prochaines années seront capitales pour le Cameroun et en particulier pour votre région.

Nous avons traversé bien des épreuves pour arriver là où nous en sommes. La plupart nous ont été imposées par l’environnement international : la crise de 2008, la chute des cours du pétrole et des matières premières notamment.

D’autres, à partir de notre voisinage immédiat, telles les attaques de Boko Haram ou les incursions des bandes armées à notre frontière orientale.

Et enfin, celles qui tiennent à l’insécurité provoquée par un mouvement sécessionniste dans nos régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Je crois pouvoir dire que nous avons surmonté le plus dur de ces épreuves. Mais, il nous reste évidemment à restaurer la paix dans nos régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, meurtries par les exactions des sécessionnistes. En apportant à nos compatriotes de ses deux régions toutes les satisfactions qu’elles sont en droit d’attendre et en les protégeant contre les excès de ces soi-disant libérateurs, nous démontrerons que leur avenir se trouve bien au sein de notre République.

Nous pourrons alors poursuivre notre marche en avant en saisissant toutes les « grandes opportunités » qui s’offrent à nous. Mais, il nous faudra pour cela rester unis et solidaires, manier à la fois la fermeté et le dialogue et demeurer fidèle à notre idéal démocratique.

Dans ces conditions, je pense que rien ne pourra faire dévier notre grande et belle Nation de sa route vers la prospérité et le progrès social.

Je sais pouvoir compter sur vous pour faire, le 07 octobre prochain, le choix qui nous permet d’avoir de notre côté « la force de l’expérience ».

Vive la Région de l’Extrême-Nord !

Vive la République !

Vive le Cameroun !

Source: camer.be
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