Campus de Kongola: le petit village prend son envol dans le développement

Campus Kongola2 L’installation du campus a entrainé l’émergence d’une nouvelle cité.

Mon, 6 Aug 2018 Source: L'Essentiel du Cameroun1/N°183

Comme ce fut le cas pour Yaoundé II-Soa ou pourvu Dang à Ngaoundéré, ce qui était encore un petit village à quelques encablures de Maroua est en train de devenir une ville.

C’est donc un peu comme une magie qui s’opère devant les yeux médusés des petits campagnards agriculteurs ou éleveurs de Kongola ! Sur plus de 10 km, des maisons d’habitation, des mini-cités et même des boutiques sortent de terre.

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Des enseignants, opérateurs économiques et autres débrouillards ont bien senti le filon. « On avait acheté notre terrain depuis environ 10 ans en attendant l’ouverture de l’Université », déclare Hammadou, propriétaire d’une mini-cité à Kongola. « Aujourd’hui, on construit seulement car tout est lancé et la demande est forte », poursuit-il.

Pour les maisons de particuliers, elles sont en majorité destinées aux enseignants qui, voulant économiser sur le transport ou investir simplement dans l’immobilier, ont décidé de construire des maisons d’habitation n’ayant d’égale que les clichés des catalogues.

Ainsi, en empruntant l’axe principal Maroua Kongola ou en se lançant vers l’axe secondaire, on est cerné de chantiers à n’en plus finir. Pour Bouba, chef maçon, « la période est vraiment bonne. Le travail vient de partout. Et tous les jeunes désœuvrés de Kongola ont aujourd’hui une activité dans le bâtiment ».

Au petit marché de Kodeck, les commerçants aussi se frottent les mains. « Les familles déjà installées ont augmenté notre chiffre d’affaire. Le marché est en train de grandir très vite.

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Bientôt, il sera permanent », assure Djibrilla, bouché. C’est aussi l’avis des tenanciers de débits de boisson qui offrent désormais du « Soya », du bouillon de viande et autres petits plats pour calmer la faim des usagers. Sur tout l’itinéraire des lieux de construction, des petites boutiques, des stations de « Zouazoua » (carburant frelaté), des femmes qui vendent des fruits, des tubercules et autres légumes à l’étalage sont de plus en plus visibles.

« J’ai constaté que les gens venaient et rentraient sans rien. En écoutant la conversation des passants, j’ai compris que je pouvais faire quelque chose.

Aujourd’hui, j’ai des étals de légumes et une caisse pour matériels d’étudiants où on trouve un peu de tout », déclare Judith habitante de Kongola.

« Kongola ne sera donc plus jamais un village », constate le vieux Ousmane, assis devant sa maison qui fait face à l’université. « Des voitures qui passent sans cesse, des maisons qu’on ne voyait qu’à la télé ou en ville à Maroua, des hautes personnalités, comme le gouverneur, qui défilent souvent ici lors des évènements, tout ça, on ne connaissait pas. Aujourd’hui, ça ne peut plus s’arrêter. Kongola le village, c’est fini ! » Déclare le fonctionnaire retraité.

« Même l’hôpital est venu nous retrouver ici. Désormais, au lieu de se rendre à Maroua, le Centre Médico-social de l’université accueille les malades de notre village », poursuit le vieux.

Le petit village de Kongola a donc pris son envol dans le développement.

Source: L'Essentiel du Cameroun1/N°183