Yaoundé a soif, que peut Camwater ?
Eau potable. Nouvellement nommé, le Directeur général, Blaise Moussa et son équipe se sont rendus dans les secteurs de production d’Akomnyada et de la Mefou pour faire le suivi des directives du ministre de l’Eau et de l’Energie. Les défis du nouveau management.
Plus d’une soixantaine de minutes. C’est le temps qu’il a fallu au directeur général de la Cameroon water utilities corporation (Camwater) et sa délégation pour parcourir les différentes installations du secteur de production d’eau potable d’Akomnyada. Sous la pluie, Blaise Moussa a parcouru chaque aménagement de l’usine sous les explications du chef du secteur. Il est venu comme il l’a rappelé s’enquérir de l’état d’exécution des instructions données par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba lors de sa dernière visite le 05 septembre 2022. Les populations, les groupes de danse, les chefs traditionnels, des élites ont envahi l’esplanade de la station (une grande première selon le représentant des riverains dans sa prise de parole) pour souhaiter la bienvenue au Dg nommé une semaine plus tôt (30 septembre). Créé en 1985, le secteur de production d’Akomnyada dans le département du Nyong et So’o, région du Centre représente 75% de la production d’eau potable de la ville de Yaoundé. Selon le chef de ce secteur, il est « le socle vectoriel, ordonnateur et articulateur du réseau de distribution d’eau potable de la capitale politique, à Mbalmayo et ses environs ». Cette station de production d’eau potable est hautement concernée par la volonté du gouvernement de remettre de l’ordre dans la disponibilisation de l’eau dans les zones urbaines et péri-urbaines. Au cours de sa visite, le Dg de Camwater a rassuré de la disponibilité de produits de traitement. « Ils sont disponibles et aux normes sur la base de ce qui m’a été dit. Mais, nous allons mettre aussi en place un système d’inspection inopiné et de toute autre nature en sorte de garantir que le traitement de l’eau se fera conformément à ce qui est communément admis. Les produits de traitement identifiés comme n’étant pas aux normes ont été isolés et feront l’objet d’une destruction selon les règles de l’art par une commission paritaire », a-t-il déclaré. Il a précisé que le gouvernement s’engage à une amélioration continue pour ce qui est des processus et procédures de captage, de traitement et de refoulement de l’eau vers la ville. Nouvellement nommé, le Dg a posé des premières actions dans les villages abritant les installations de la station d’Akomnyada.
De l’eau pour les riverains
« La colère a été lavée. L’eau coulera abondamment pour ravitailler Yaoundé, Mbalmayo et ses environs », a annoncé en langue vernaculaire (Ewondo) l’un des chefs traditionnels. Les riverains ont reçu l’assurance du directeur général de la Camwater que le précieux liquide coulera des robinets dans un mois. C’est l’une des annonces fortes de cette visite. Les tuyaux pour le branchement ont été déposés la veille (jeudi 06 octobre). « Dès lundi (hier, 10 octobre, ndlr), les deux décomptes seront payés au prestataire pour qu’il puisse achever les travaux des branchements d’eau. Ce sont les directives du ministre de l’Eau et de l’Energie », a rassuré le Dg de Camwater. Et d’ajouter : « Vous devez être contents de donner de l’eau et d’en avoir vous-mêmes. Il faut que les populations soient contentes pour que l’eau ait moins de boue et la filtration plus facile». En plus de cette doléance, les riverains des villages Concernés par l’implantation de cette usine d’eau en ont formulé plusieurs autres au nouveau Dg. Contenus dans un mémorandum, le porte-parole des riverains, François Mballa Mekongo en a fait le condensé. « La rivière Akomnyada est la principale mamelle nourricière des riverains. Nos champs se trouvent de l’autre côté. Certains y pratiquent de la pêche, d’autres y creusent du sable, plusieurs autres activités s’y déroulent. Lorsque ce fleuve constitue l’emprise de cette usine il y a des impacts négatifs et perturbations dans la vie des populations. Il n y a pas eu de Plan de gestion environnementale et sociale (Pges) comme c’est le cas pour de tels projets. Lors de l’extension en 2013, il y’a eu une consultation publique, nous avons élaboré un mémorandum. Il en ressort des problèmes d’adduction d’eau, de santé, d’électrification, d’emploi, d’école », a-t-il relevé. « Ce qui concerne notre travail dans le mémorandum sera fait. Pour ce qui est de la responsabilité sociétale, les choses seront réalisées au cas par cas. Cela peut être établi dans la durée », a formulé Blaise Moussa en guise de réponses aux sollicitations des riverains. Un accord qui ne sera valable que si les promesses sont tenues. « « Nous sommes avec vous. Cet engagement est sans faille, à vous aussi de confirmer les signaux positifs que vous nous avez envoyés. Si nous notons que nous sommes une fois de plus dupés, notre engagement sera rétracté et vous serez comptable du pacte d’amitié que nous scellons en ce jour », a conclu le porte-parole des riverains. La visite du secteur de production d’Akomnyada a été précédée par celle du secteur de production de la Mefou. Plus tôt dans la journée du 07 octobre, le directeur général adjoint de la Camwater, Jocelyne Alice Ngo Njiki épse Mine y a rencontré le personnel