Blaise Moussa, directeur général de la Cameroon water utilities Corporation (Camwater): « Nous recommandons vivement cette eau de qualité pour lutter contre les maladies hydriques »
Qu’est-ce qui justifie votre présence à Ngaoundéré, capitale de la région de l’Adamaoua ?
Je voudrais d’abord remercier toutes les autorités administratives pour l’accueil et la bonne organisation de cette mission qui nous permet de mettre en avant ce que le gouvernement fait sur la très haute impulsion du président de la République, Son Excellence Paul Biya. Il est question que les populations de la région de l’Adamaoua, et particulièrement de Ngaoundéré, aient plus d’eau. Nous sommes précisément là pour donner le coup de pioche de la phase de mise en consommation du projet de réhabilitation, de renforcement et d’extension des systèmes d’adduction d’eau potable de Ngaoundéré qui aura coûté environ 7 milliards de FCfa. Ainsi, Ngaoundéré, qui est actuellement à 7500 m3 par jour, va disposer de 15 000 m3 par jour. Soit une augmentation de 100%. En sus, il est question que nous ayons aussi 70 km de réseau de distribution, 12 km de réseau primaire c’est-à-dire les grandes canalisations, 7,5 km de réseau secondaire qui complète le transport et 58 km de réseau tertiaire c’est-à-dire les populations doivent avoir l’eau devant leurs maisons.
Quelles sont les cibles visées pour quelle qualité de l’eau à la suite du projet de réhabilitation ?
Il faut que les ménages, les individus aient, chacun, la considération qu’ils méritent. Nous sommes en train d’envisager, pour 15 000 m3, une quarantaine de milliers d’âmes pour pouvoir consommer cette eau potable de qualité que nous recommandons vivement pour lutter contre les maladies hydriques. Nous ne sommes pas contre le commerce des forages, mais nous disons qu’ils coûtent cher, notamment à la construction, à l’entretien. Ça ne sert à rien de faire des forages, l’eau est disponible et moins chère. On ne vous dira pas que le flotteur est en panne toutes les semaines ; on ne vous dira pas que le moteur immergé est en panne ; on ne vous dira pas que le câble est grillé ; on ne vous dira pas qu’il faut chlorer tout le temps. Il n’y a pas que les microbes à éliminer, il y a aussi les minéraux. Et Camwater sait traiter, Camwater, c’est l’assurance qualité en matière d’eau potable. Nous sommes également là pour dire qu’il est inutile de frauder quand on peut accéder à l’eau potable, surtout qu’ici, les populations relèvent davantage de la tranche sociale qui est de 20 m3. Le prix du m3, 1000 litres, c’est 250 FCfa alors que la production revient à l’Etat à 950 FCfa. Ça veut dire que l’Etat subventionne environ pour ¾. J’invite la population à boire de cette eau, vous m’avez vu la boire, n’ayez pas peur, soyez en confiance.
Y a-t-il un espoir pour les quartiers périphériques de Ngaoundéré ?
Pour ce qui est des couches un peu plus précaires, nous avons mis sur pied 70 bornes fontaines ayant un potentiel de 250 ménages par jour. Si vous multipliez 70 par 250, vous comprenez que c’est déjà la solidarité, mais en plus, j’ai parlé de réseau tertiaire. C’est dire que l’eau potable va être transporter jusqu’aux portes de chacun. C’est la démocratie par rapport à l’accès à l’eau potable. C’est une politique de solidarité nationale autour de l’eau potable, entre ceux qui peuvent avoir des robinets et des commodités dans leurs ménages et ceux-là qui ne peuvent pas avoir des ménages couverts mais qui ont accès à l’eau potable grâce à ce que le gouvernement a voulu mettre à leurs dispositions. Les réflexions vont se poursuivre de manière paritaire pour que l’eau potable puisse être vendue, mais pas vraiment. Avec une petite contribution, les populations pourront avoir de l’eau potable à disposition. Le plus important, c’était que ce projet, qui est financé par l’Etat et qui a été exécuté pendant des années, puisse démarrer.