Directeur général de Camwater depuis 2017, Gervais Bolenga n'as pas pu faire mieux que son prédécesseur Basile Atangana Kouna. Pire, l'eau s'est asséché dans les robinets, même ceux de plusieurs personnalités, obligés de trouver des solutions par elles-mêmes. Les scandales de détournement associés à l'absence de l'eau a scellé le sort de l'ancien DG. Les défis qui attendent le nouveau sont énormes.
L’ancien PCA de la Sonamines Blaise Moussa a été porté le 30 septembre 2022 à la tête de de la Cameroon Water Utilities (Camwater). Le nouveau promu est secondé dans la gestion de cette entreprise par Jocelyne Alice Ngo Njiki, directeur général adjoint en remplacement de Jean Pierre Bidjocka. Avant sa désignation, Jocelyne Alice Ngo Njiki originaire de Ngok Mapubi dans le Nyong et Kelle, région du Centre, occupait le poste de directeur de la mobilisation des ressources en eau au ministère de l’Eau et de l’Énergie
C ’est au sortir d’un Conseil d ’ administration extraordinaire tenu le 30 septembre 2022 à Douala, que Blaise Moussa ancien secrétaire général de la Fécafoot a été désigné directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), l’entreprise publique chargée de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun. Il faut dire que celui-ci remplace Gervais Bolenga, qui occupait ce poste depuis novembre 2017, est un fonctionnaire aux multiples casquettes. Ce pur produit de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, aujourd’hui âgé de 48 ans, occupait depuis le 13 mars 2019, le poste de Directeur des affaires générales au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra). Il rejoint l’administration centrale après avoir passé un peu de temps à l’Agence des normes et de la qualité (Anor), en qualité de directeur administratif et financier.
Conseiller régional de l’Est au sein duquel il occupe le poste de président de la commission des finances, Blaise Moussa est le tout premier président du Conseil d’administration de la Société nationale des mines, bras séculier de l’Etat dans le secteur minier. Il vient d’ailleurs d’être remplacé à ce poste par Jackson Betty Amouko. Très reconnaissant pour cette confiance renouvelée, le nouveau directeur général de la Camwater qui a également été installé le 30 septembre dernier par le ministre de l’Eau et de l’énergie, Blaise Moussa a affirmé qu’il vient de loin.
« C’est un moment important pour moi. Un moment de gratitude, très humble, très déférente à l’endroit de son Excellence le président Paul Biya, le chef de l’Etat, qui a voulu accorder à ma modeste personne sa très haute confiance. Je l’ai toujours dit, je viens de très loin. Je dirais même que je viens de nulle part, preuve que tout est possible pour ceux qui viennent de très loin pour qu’ils puissent arriver aussi à un certain niveau », a-t-il déclaré.
Il faut relever que le natif de Betaré Oya dans la région de l’Est prend les commandes d’une entreprise dans la tourmente. En confiant la Camwater à Blaise Moussa, le président de la République Paul Biya compte sur les états de services de ce dernier pour redresser cette entreprise. Car la Camwater est confrontée aux difficultés d’approvisionnement d’eau potable aux populations. L’entreprise publique peine à satisfaire ses plus de 500.000 abonnés. Depuis plusieurs semaines, des dysfonctionnements techniques et opérationnels perturbent l’approvisionnement en eau potable. Les nouveaux promus devront s’atteler à moderniser l’outil de production de la structure pour fournir une eau de qualité permanente et abondante aux populations.
Chantier titanesque
Selon les sources officielles, la Camwater dispose de 96 stations de traitement d’eau et 32 stations de reprise, qui lui permettent d’avoir une capacité installée de 824.456 m3/jour et d’une capacité totale de stockage de 267 834 m3. Mais « de nombreux équipements de production et de traitement des eaux sont dans un état de délabrement et le réseau de distribution est vétuste et nécessite d’importants moyens pour sa réhabilitation », reconnait le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, dans son discours d’installation.
La situation est telle que le rendement de distribution se situe aujourd’hui autour de 48%. C’est-à-dire que plus de la moitié de l’eau injectée dans le réseau est perdue. Ce qui engendre un déséquilibre entre les charges de l’entreprise et ses recettes. « Je vous invite à faire l’analyse des données chiffrées ci-dessus, pour déduire par vous-mêmes les pertes qui en résultent alors que les populations sont dans le besoin en eau potable et l’entreprise dans le besoin financier », a indiqué Gaston Eloundou Essomba à l’endroit des nouveaux promus.
Pour améliorer le service et rétablir l’équilibre financier de sa structure, ce dernier a recommandé aux nouveaux dirigeants : l’amélioration du rendement de distribution ; la mise en place d’un système de facturation efficace et efficient, ainsi qu’un dispositif de recouvrement hautement performant ; l’installation d’un système de back-up énergétique à travers l’acquisition des groupes électrogènes en vue de maintenir la production continue d’eau potable et le maintien en bon état des installations de production d’eau potable à travers le territoire national. Cette nomination résoudra-t-elle l’épineux problème de pénurie d’eau longtemps observé dans les ménages ? Just wait and see. Mais en attendant bon vent aux promus