Canicule : les signaux sont au rouge

Chaleur Cam Un canicule

Mon, 15 Jul 2024 Source: L'œil du Sahel n°1965 du lundi 15 juillet 2024

Le changement climatique entraîne d'ores et déjà une augmentation de phénomènes météorologiques extrêmes. La hausse des températures qui a atteint le chiffre record de 46,1°c en mars 2024 et surtout l’accentuation des vents violents et secs menacent de plus en plus sur la santé publique dans le Grand-Nord.

C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Initiative sahélienne pour l’environnement et le climat (Isec). Il s’agit des résultats d’une enquête de terrain menée auprès des populations des régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Selon ledit document, le changement climatique rend les vagues de chaleur de plus en plus fortes et fréquentes, avec de graves conséquences sur la santé : paludisme, apparition des boutons sur le corps humain, toux, rhume/grippe, mal des yeux, entre autres, jusqu’aux coups de chaleur pouvant entraîner la mort.

« Le présent article s’intéresse au dernier cas, il s’agit des vagues de chaleur ou encore appelée canicule (44°c en moyen) qui menacent la santé publique d’ors et déjà dans le Sahel camerounais (Nord, Extrême-Nord…). Ce n’est pas une vue de l’esprit, des vents violents et secs ainsi que des vagues de chaleur accompagnées de poussière jour et nuit, sont de plus en plus observés dans le Septentrion sahélien. Ceci conduit à des crises multiformes, notamment les maladies, la crise d’eau potable et des migrations vers les zones moins sèches », peut-on lire dans le rapport.

On observe par exemple que dans les villes septentrionales du Cameroun, notamment Garoua, Maroua, et Kousseri, certains habitants présentent des tâches sous forme de bouton sur les mains du fait de cette vague de chaleur indique le rapport. Ces risques exposent également certaines catégories de population (jeunes enfants, personnes âgées ou atteintes de problèmes cardiovasculaires.

Inondations. Ce ne sont pas les seuls événements météorologiques extrêmes amplifiés par le réchauffement du climat : c’est aussi le cas des inondations, périodes de sécheresse, cyclones, précipitations intenses, incendies, etc. Ces épisodes affectent la santé de plusieurs manières, à commencer par le danger direct qu’ils représentent. À en croire le document publié par l’Isec, ces phénomènes ont également des effets indirects en ce sens qu’ils facilitent l’émergence de maladies (eaux insalubres, propagation de moustiques), affectent la santé mentale (stress post-traumatique, anxiété liée à la disparition des moyens de subsistance), limitent l’accès à la nourriture et peuvent détériorer la qualité de l’air.

La précarité qui résulte de ces catastrophes renforce aussi le risque de violences et de conflits dans les zones sinistrées. La propagation de maladies infectieuses est également amplifiée. La hausse des températures favorise la propagation des moustiques et accélère le niveau de transmission des maladies infectieuses tel que le paludisme. Bien plus, elle augmente dans les zones où ils sont déjà présents, mais de nouvelles aires sont aussi touchées.

Bien que les impacts du changement climatique sur la santé soient nombreux et de plus en plus inquiétants, une batterie de mesures existe pour les limiter « il faudrait mettre en évidence les exigences environnementales (action responsable) avec les besoins humains. Puis que ce phénomène paraît naturel avant d’être amplifié à l’échelle anthropique », indique la note.

Source: L'œil du Sahel n°1965 du lundi 15 juillet 2024