Le 24 août dernier, des commerçants du marché Ekounou ont vu leurs commerces et marchandises détruits.
Il est un peu plus de 12 heures lorsque les membres de la police urbaine font irruption au marché d’Ekounou, le 24 août 2015. Dans cette espace marchand de la ville de Yaoundé, les agents de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) se sont emparés des produits exposés hors des magasins et surtout des marchandises des vendeurs à la sauvette.
Arrivés à l’improviste, les «gros bras» de la Cuy ont tout d’abord marché sur les produits des vendeurs à la sauvette (tomates, piments et bien d’autres), avant de renverser ceux qui se trouvaient dans les brouettes. Cette étape terminée, ils ont embarqué les marchandises exposés à l’extérieur des boutiques, en précisant qu’elles doivent être placées de cinq à six mètres de la route.
Alertés par les cris de la population, certains vendeurs à la sauvette ont eu le temps d’entrer à l’intérieur du marché pour ce cacher et certains gérants de boutiques ont pu faire rentrer leurs produits à l’intérieur.
Question de se mettre en règle avant que les «Awara», comme on les appelle communément, n’arrivent à leur hauteur. Ceux qui ne sont pas pressés ont vu leurs marchandises détruites sous leurs yeux, ou tout simplement emportées dans un camion. Cette embrouille s’est terminée une heure après. Résultat, les vendeurs apeurés ont tout simplement fermé leurs boutiques, en pestant contre cette mesure de la Cuy.
Ils estiment avoir payé des impôts et voient leurs marchandises raflées comme ceux qui n’ont pas payé. « J’ai payé l’occupation temporelle de la chaussé, donc cet impôt est censé me protéger et me permettre d’exposer ma marchandise dehors. Mais, à ma grande surprise, ils sont venus ramasser mes produits et ont même cassé le hangar que j’avais installé dehors. Là je ne comprends plus rien !», s’exclame un vendeur en colère.
Cependant, certains vendeurs en règle félicitent le travail de la communauté : « Je dis bravo à la communauté urbaine ! A ce que je sache, la loi dénonce le fait de vendre en bordure de la route et, ils [agents de la Cuy Ndlr] préviennent souvent avant de venir.
C’est juste que les gens sont trop têtus, voilà les conséquences », jubile un commerçant. D’autres, par contre, compatissent tout de même à la douleur de leurs collègues qui viennent de subir les affres de la «campagne contre l’incivisme» lancée par la Cuy. « Je pense que la mairie fait bien son travail, le problème c’est qu’il faut au moins prévenir avant de venir rafler car, c’est très touchant de voir sa marchandise détruite comme ça », déclare Nicolas Mvondo, employé dans une librairie de la place.