Arrivée au gouvernement en 2001, l’ancienne ministre des affaires sociales était acculée par de nombreux scandales. Rentrée au gouvernement comme ministre de la condition féminine, Catherine Bakang Mbock est nommée ministre des affaires sociales en 2004.
Dès sa prise de fonction, l’économiste pose les bases d’un concept nouveau : le social rentable, avec comme socle l’approche des 3 « A », c’est-à-dire, Assistance - Accompagnement – Autonomisation.
Selon elle, cette approche vise à briser le cercle vicieux de la précarité et de l’insatisfaction, source de fractures sociales. Paul Biya se laisse séduire et lui donne le temps pour implémenter sa vision. Mais les résultats se font attendre et ce sont les scandales qui prennent la place.
En décembre 2013, les assistants sociaux se réunissent au sein d’un collectif qui dénonce les dérives managériales de la ministre. Les griefs sont nombreux. Corruption La gestion du projet Ppte, dénommé « Efficience et efficacité des services sociaux de base en faveur des populations camerounaises vivant en dessous du seuil de pauvreté » est qualifiée de calamiteuse.
Il en est de même de l’initiative « enfants de la rue », du projet Sigipes. Selon le Collectif, la plus part des dossiers d’avancement ou de reclassement du personnel et plus précisément ceux des inspecteurs et inspecteurs principaux, sont bloqués dans les bureaux du Minas.
L’attribution des subventions aux oeuvres sociales privées et associations fictives sans l’avis techniques des délégués régionaux et départementaux, serait devenue un moyen de distraction de fonds alloués dans la rubrique « fonds de solidarité » de la part de Catherine Bakang Mbock.
Cerise sur le gâteau, le Collectif accuse Catherine Bakang Mbock d’avoir octroyé à son époux, plusieurs marchés sans aucun appel d’offres concurrentiel. Monsieur Bakang Mbock aurait reçu à travers son établissement sous prête nom, le marché de la fourniture du matériel de bureau de 100 centres sociaux, s’élevant à plus de 100 000 000 de FCFA.
Malgré une gestion plusieurs fois décriée, Catherine Mbakang Mock aura battu des records de longévité pour une femme ministre sous l’ère Biya. Comme à son habitude le président a laissé ce membre du gouvernement clairement rejeté aux affaires, attendant une putréfaction extrême avant d’agir. Une fois de plus, le président seul sait la logique qui commande ses actions et son timing. Rien n’exclut d’ailleurs un retour en grâce de dame Bakang Mbock. Le Renouveau nous en a fait voir d’autres.