Ce serait la guéguerre entre les gbayas, les haoussas et le secrétaire général adjoint de la présidence de la République Mohamadou Moustapha. Le lanceur d’alertes Boris Bertolt renseigne dans le texte ci-dessous que ces deux (02) clans ethniques ne sont pas du tout contentes vis-à-vis de l’autorité accusée de filouterie.
« Les gbayas et haoussa en colère contre le secrétaire général adjoint de la présidence de la République, Mohamadou Moustapha. La nomination des trois sénateurs de l’Adamaoua par le chef de l’État Paul Biya a mis en lumière les manigances du secrétaire général adjoint de la présidence de la République accusé aujourd’hui de semer la zizanie dans cette région politiquement dominée par l’UNDP.
Les gbayas, dans une correspondance adressée au comité central du RDPC, ont protesté contre la relégation au second plan de l’honorable Baoro Théophile, vice-président de l’Assemblée nationale et surtout membre du bureau politique du RDPC.
Mohamadou Moustapha, nouveau venu au sein du parti au pouvoir et qui ne siège même pas au sein comité central, a joué des coudes et profitant surtout de sa position à la présidence de la République pour frustrer les militants de l’Adamaoua.
N’eut été la fidélité de longue date du département du Mbéré, fief des gbayas, le RDPC aurait chèrement payé cet impair lors de ces élections sénatoriales. L’irruption de Moustapha sur la scène, qui se dépense depuis les résultats des sénatoriales pour s’approprier la victoire du RDPC, embarrasse au-delà des gbayas pour empester sa propre communauté, la communauté haoussa.
Le ministre secrétaire général adjoint est accusé d’avoir pendu son propre frère, l’homme d’affaires Ali Bachir. L’ancien député qui a mordu la poussière lors des législatives de 2020 s’est dépensé comme un beau diable pour revenir, tel un cycliste lâché à un col de montagne. Devinez qui a pesé de tout son poids au comité central pour que son nom ne figure pas sur la liste : le ministre Mohamadou Moustapha.
Ali Bachir qui avait déployé ses ailes pour contourner des dispositions de la circulaire qui l’excluaient de facto a été cloué au pilori par son frère haoussa. Le ministre secrétaire adjoint de la présidence va remettre ça au moment où le chef de l’État va désigner les trois sénateurs de l’Adamaoua.
Le comité central du RDPC propose à nouveau Ali Bachir, bis repetita, Mohamadou Moustapha manœuvre et son nom saute. Ali Bachir éliminé, grillé, il le remplace par l’enseignant d’université, Mazadou au motif qu’il n’y aurait pas d’haoussa dans la liste des sénateurs élus. La manœuvre derrière ceci est qu’il a piégé au passage Mazadou.
Militant de la première heure du RDPC, l’enseignant d’université originaire de la vina rêvait davantage d’une nomination au gouvernement ou à tout le moins hérité d’un poste de recteur. Devenu prétentieux et lorgnant sa position, Mohamadou Moustapha l’a redirigé vers le garage du sénat.
Mohamadou Moustapha, en affirmant à sa hiérarchie qu’il n’y avait pas d’haoussa parmi les sénateurs de l’Adamaoua, a fait preuve de légèreté. Le sénateur Mamoudou Mazadou du Faro et Déo est haoussa. La sénatrice Zoubainatou Salihou épouse Bassirou de la Vina est haoussa.
La sénatrice du Mbéré, Souadatou Djalloh, de père guinéen est de mère haoussa. Tout ceci rentre en droite ligne de la politique du SGA. En charge des questions diplomatiques au secrétariat général de la présidence de la République, les curieux ont sans doute remarqué la place prédominante des diplomates haoussa dans les nominations. Au détriment des diplomates d’autres ethnies de l’Adamaoua », signé Boris Bertolt.