Ce qu’il faut savoir sur les 9 militaires arrêtés au Tchad

19689 Armee Camer Bir En Action Vs Boko Haram 006 Ns 600 Ils ont été libérés le 10 mai dernier

Mon, 15 May 2017 Source: cameroon-info.net

Arrêtés le 7 mai 2017 et conduits à N’Djamena, les 9 soldats camerounais qui avaient franchi la frontière à la poursuite de voleurs de bétail, ont été libérés trois jours plus tard.

Le ciel des relations entre le Cameroun et le Tchad est sans nuages. Ce discours officiel est parfois mis à rude épreuve par des actes qui laissent penser le contraire. C’est Intégration du 15 mai 2017 qui fait la remarque. Le journal revient sur l’arrestation de 9 éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), en terre tchadienne le 7 mai dernier, alors qu’ils avaient franchi la frontière dans le cadre de la poursuite de voleurs de bétails.

« Accusés d’avoir franchi celle-ci à plus de 45 kilomètres sans autorisation, ils sont arrêtés sans ébauche de résistance. Leur matériel (neuf armes, dont un fusil d’assaut de fabrication française de marque Famas et un pick-up Toyota équipé d'une mitrailleuse) est saisi. Les militaires (et deux civils propriétaires du bétail) camerounais sont d’abord transférés à Bongor (dans le département du Mayo- Kebi, au sud du pays). Ils sont soumis à un interrogatoire par les autorités locales. Dans leurs déclarations, ils allèguent qu'ils sont à la poursuite des 04 bandits armés enturbannés. Ils ajoutent que ces malfrats ont ligoté un bouvier puis volé ses 26 bœufs quelques heures plutôt à Foulwayna non loin de Gobo, dans le département du Mayo Danay, région de l’Extrême-nord. Pour des compléments d’enquêtes, les 11 personnes sont transférées à N'Djamena, la capitale tchadienne », raconte le journal.

Yaoundé intervient rapidement et les 11 camerounais sont libérés le 10 mai, dit Intégration, avec le concours de Bah Oumarou Sanda, l’ambassadeur du Cameroun au Tchad. Un happy end donc, pourrait-on penser. Pourtant, suggère notre confrère, cette affaire induit inévitablement des interrogations.

« Dans cette affaire, on peut questionner au moins deux postures: celle des autorités camerounaises noyées dans un mélange de réserve et d’indifférence d’une part, et celle du régime de N’Djamena troublé par des soupçons de sa déstabilisation d’autre part. Dans un cas comme dans l’autre, le silence est au rendez-vous. Aucun communiqué officiel, seules quelques miettes d’informations ayant parfois déroulé une ambiance d’un entre-soi entre les deux parties. Rien au sujet de l’identité et la destination prise par les présumés voleurs de bétail. On a à peine le temps de réagir à l’étonnement que, comme au cinéma lors d’un travelling arrière, le hors-champ apparaît pour mettre en valeur la problématique du droit de poursuite en Afrique centrale », fait savoir l’hebdomadaire.

Interrogé par Intégration, l’internationaliste Gervais Mebenga analyse que «Ce qui est arrivé fournit un matériau intéressant pour souligner l’urgence de la formalisation de ce droit dans la sous-région.

Pour le géostratège Joseph-Vincent Ntuda Ebodé, «Cette problématique, parce que recoupant les domaines économiques, politiques et socioculturels, montre l’immensité des défis auxquels l’Afrique centrale est confrontée en rapport avec des découpages territoriaux…Il s’agit donc, de s’interroger comment les frontières des Etats de cette zone donnent-elles lieu à des conflits de souveraineté mettant en question les codes de Westphalie et d’Addis-Abeba sur l’intégrité des frontières garantie par le droit international».

Source: cameroon-info.net