Le bras de fer entre le Ministère des Sports (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a pris une nouvelle tournure ces derniers jours. Selon Hiondi Nkam Iv, journaliste et analyste politique, "ce que nous voyons avec l'affaire Minsep-Fécafoot, n'est pas de la distraction. Nous sommes en plein dans la politique".
Tout a commencé lorsque le Minsep a nommé le technicien belge Marc Brys pour prendre la tête du banc de touche des Lions Indomptables, l'équipe nationale de football du Cameroun. Cette nomination a été rejetée par le président de la Fécafoot, Samuel Eto'o, qui a viré à trois reprises le coach désigné par les autorités, avant de le rappeler à chaque fois.
La situation a dégénéré mardi dernier, lorsqu'une altercation a éclaté entre Samuel Eto'o et Marc Brys au siège de la Fécafoot. Le président de la Fédération a également eu une prise de bec avec Cyrille Ntolo, conseiller du Ministère des Sports, à qui il a demandé d'évacuer les lieux.
Face à cette situation, le Ministère des Sports a convoqué une réunion mercredi après-midi pour préparer les deux rencontres internationales qui opposeront les Lions Indomptables aux sélections nationales du Cap-Vert et de l’Angola, respectivement les 08 et 11 juin 2024 à Yaoundé et à Luanda.
Cependant, Samuel Eto'o a préféré faire représenter la Fédération par trois membres de l'institution, plutôt que de se présenter lui-même à la rencontre. Il a également désigné un coach par intérim pour assurer les deux prochaines sorties des Lions Indomptables, après avoir annoncé cette nomination mardi soir.
De son côté, le Ministère des Sports a réaffirmé son soutien à Marc Brys, "sous hautes instructions" de la présidence, et a demandé à la Fécafoot d'assurer de bonnes conditions de travail à l'entraineur-sélectionneur et à son équipe.
La situation reste donc tendue entre les deux parties, et il est difficile de savoir comment elle évoluera dans les prochains jours. Selon Hilaire Dzipang, journaliste et spécialiste des affaires présidentielles à la Crtv, "le président a sifflé la récréation parce que certains pensaient que c'était le moyen de faire tomber le président de la République".
En tout cas, pour Hiondi Nkam Iv, il ne fait aucun doute que cette affaire est avant tout politique. "Le ministre qui a été directeur de l'Iric, conseiller spécial du président de la République avant de rentrer au gouvernement a-t-il oublié que le président a plusieurs sources d'information pour trancher un dossier ?", s'interroge-t-il.
Il faudra donc suivre de près l'évolution de cette crise, qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l'avenir du football camerounais.