Des informations commencent par fuiter sur la situation de Bruno Bidjang placé en garde à vue au SED depuis le 06 février 2023 avec Amougou Belinga et plusieurs personnes suspectées d’avoir participé à l’enlèvement puis à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Au moment où les Camerounais commençaient par s’interroger sur l’opportunité de la présence du directeur des Medias du groupe l’Anecdote dans les geôles du SED, la rédaction de CamerounWeb apprend que le journaliste a contre lui des éléments qui ne jouent pas en sa faveur. Les enquêteurs de la commission mixte de la police et de la gendarmerie, après exploitation du téléphone de Bruno Bidjang ont découvert des messages suspects qui justifient en partie le maintien en détention du jeune marié.
28 décembre
Selon une source proche de l’enquête, le journaliste Paul Daizy Biya a été auditionné ce jour par les enquêteurs. Il a échangé le 28 décembre 2022 avec Bruno Bidjang des messages qui ressemblent à tout point à des menaces contre le journaliste Martinez Zogo. Dans l’un des messages en question, Bruno Bidjang ne supportant pas les révélations de Martinez Zogo sur les activités très suspectes de son employeur Amougou Belinga avec certains ministres et hauts fonctionnaires de la présidence de la République, promettait des représailles contre l’animateur de l’émission « Embouteillages ». « Voilà Martinez qui est encore en train de nous attaquer. Quand on va réagir ce sera sans pitié pour lui ». C’est le message qui a scellé le sort de Bruno Bidjang puisque quelques jours après cette conversation, Martinez Zogo fut enlevé et assassiné.
D’après les sources, les enquêteurs qui étaient déjà en possession de cette information après exploitation du téléphone de Bidjang s’apprêtaient à placer en garde à vue Paul Daizy Biya s’il avait supprimé ses conversations avec le journaliste de Vision4. C’est sa franchise et sa transparence avec les enquêteurs qui lui ont permis de sortir libre.
Contrairement aux rumeurs selon lesquelles, Paul Daizy Biya avait filé ces messages aux enquêteurs du SED, les informations indiquent que le journaliste n’avait fait cas à personne de sa conversation suspecte avec Bidjang. Les enquêteurs lui ont d’ailleurs reproché son silence qui aurait ralenti l’enquête.
Tension au Sed
Après deux présentations au commissaire du gouvernement soldés par un renvoi au SED, Amougou Belinga ne supporte plus sa garde à vue. Le PDG de groupe l’Anecdote aurait tout prévu sauf son retour jeudi soir dans la cellule noire du secrétariat d’Etat à la défense. Ses avocats l’imaginaient déjà devant le juge d’instruction qui allait décider de sa libération ou son placement en détention provisoire.
Mais c’était sans compter avec les avocats du lieutenant-colonel Justin Danwé qui exigé que le juge qui entendra leur client soit du même grade ou de grade supérieur comme le prévoit la loi.
« C’est pour cette raison que le réquisitoire introductif d’instance – document par lequel le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga, saisit le juge d’instruction – n’a pu être produit. Une situation qui prolonge la garde à vue des différents suspects, ce qui a suscité l’ire des avocats d’Amougou Belinga, qui n’ont pas manqué de le faire savoir à ceux de Danwe. Si les renouvellements dans les tribunaux militaires interviennent habituellement en mars, il est fort probable que le ministère de la Défense revoie son calendrier », rapporte Jeune Afrique.