Centrafrique : l'ami de Amougou Belinga, Faustin Touadera frappe un grand coup pour être président à vie

Faustin Archange Touadéra, élu en 2016 et réélu en 2020 veut se maintenir au pouvoir

Wed, 12 Jul 2023 Source: www.camerounweb.com

Faustin Archange Touadéra, élu en 2016 et réélu en 2020 au terme d'un scrutin contesté par l'opposition, avait mis en place fin août 2022 un comité chargé de rédiger un nouveau projet de Constitution.

"Je vous ai écoutés. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution", avait-il affirmé. Le pouvoir avait organisé des manifestations réclamant une modification de la Constitution 2016. Cela n’a pas suffi à faire passer la pilule.

La population centrafricaine est attendue dans les urnes, le 30 juillet, pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution porté par le Président Faustin-Archange Touadéra. Un projet qui, selon l’opposition, vise à maintenir indéfiniment l’actuel chef de l’État au pouvoir. Et ce n’est pas sans raison : le nouveau texte veut faire sauter le verrou de la limitation des mandats consacrée par la Constitution de 2016 actuellement en vigueur. Ainsi, la République centrafricaine veut emprunter un chemin contraire à celui de beaucoup de pays africains qui s’efforcent de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Même si dans les faits, beaucoup de dirigeants sont prêts à retoucher la Constitution, autant de fois que nécessaire, pour contourner cette limitation.

Mieux, avec cette Constitution que le Président veut faire adopter par ses compatriotes, la durée du mandat présidentiel va passer de cinq à sept ans. Ce faisant, la République centrafricaine veut aller contre l’air du temps. En effet, alors que sur le continent, la tendance est à la suppression du septennat – les derniers exemples sont le Sénégal et le Gabon – c’est maintenant que la République centrafricaine veut basculer dans le régime de sept ans.

Le président Faustin-Archange Touadéra a, à cet effet, remis cette semaine le projet du texte à la direction nationale de la campagne référendaire, chargée de publier le projet de la nouvelle Constitution qui comporte plusieurs modifications importantes par rapport au texte de 2016 en vigueur.

La principale disposition qui dérange dans ce texte est le mandat présidentiel qui passe de cinq ans limités à deux mandats à sept ans sans limitation. Ceux qui s’y opposent voient notamment en cette article 67 la légalisation d’une « présidence à vie ».

De son côté, l’opposition fustige l’article 10, qui stipule que la nationalité centrafricaine seule suffit pour être candidat à la présidentielle ; la bi-nationalité sera interdite, sauf exception législative. Ce projet de loi de la nouvelle Constitution sera publié lors de la campagne référendaire prévu du 15 au 28 juillet en vue du référendum le 30 juillet apprend-on de sources médiatiques.

Source: www.camerounweb.com