Certains leaders de l'UPC étaient de simples rebelles - Gén. Semengue

Le Général Pierre Semengue était l’invité de l’émission «Entretien avec» édition du jeudi 26 mai 2016. L’ancien Chef d’état-major des forces armées camerounaises a abordé entre autres sujets, celui du combat des nationalistes issus de l’Union  des Populations du Cameroun. Pour lui, seul le combat de Ruben Um Nyobè et Félix Roland Moumié était légitime. 

«Je me dis que jusqu’en 1960, peut-être même 1958, l’UPC qui a pris les armes demandait l’indépendance du pays, la France n’a pas voulu. Donc ils étaient fondés probablement de prendre le maquis». Pas les autres qui ont pris le relais dès la proclamation de l’indépendance du Cameroun en 1960.

Le vieux militaire soutient qu’il n’y avait plus de raison de réclamer une souveraineté que le pays possédait déjà. «Après l’indépendance du Cameroun oriental en 1960, après l’indépendance du Cameroun occidental le 1er février 1961, après la Réunification le 1er octobre 1961», s’étonne Pierre  Semengue.

Les successeurs d’Um Nyobe et Moumié dans la lutte n’étaient, d’après lui, que des assoiffés de pouvoir simplement désireux de prendre la place d’Ahmadou Ahidjo et Cie. «Ceux qui restaient au maquis restaient pour faire quoi ? Moi, je dis que c’était la lutte pour le pouvoir entre ceux qui ont obtenu l’indépendance, qui étaient donc au pouvoir à cette époque et ceux qui estimaient que ce sont eux qui devaient être au pouvoir. Donc c’était une lutte pour le pouvoir», croit le plus gradé des militaires camerounais qui recommande de «faire une distinction entre ceux qui comme Um Nyobe probablement aussi Moumié et qui sont morts dans des conditions particulières. Je me dis qu’ils sont des nationalistes».

Semengue appelle à un débat national, mais se demande si, comme le Président François Hollande l’a promis, pour connaître la vérité sur les massacres des nationalistes, quelles archives devra-t-on ouvrir ?