Hommes d’église, acteurs de la société civile, militants de partis politiques, y compris du RDPC etc. n’hésitent pas à prendre le contre-pied des « appels du peuple».
Il y a les « appels du peuple », mais il y a également des contre-appels. Si la quasi-totalité des militants du RDPC exhortent Paul Biya, leur champion, (34 ans au pouvoir), à se présenter pour la prochaine élection présidentielle que certains souhaitent voire anticipée, des sons de cloches différents se sont de plus en plus entendre, y compris au sein du parti au pouvoir.
Dans son édition du 8 mars 2016, Le Jour a choisi de faire un zoom sur ces leaders qui disent non à la candidature de Paul Biya. Dans le RDPC, il n’a pas beaucoup d’alliés, mais Tobie Ndi n’a pas peur d’exprimer une position contraire à celle de la hiérarchie de son parti. « Les appels à candidatures au président Paul Biya illustrent à souhait la place dominante de l'hypocrisie dans l'expression militante de quelques pontes du RDPC. Je refuse de croire que ceux qui se revendiquent à la manœuvre de ces appels prennent le président Biya pour un con en simulant d'enfoncer une porte déjà grandement ouverte. Avec ou sans ces appels qui ne différent pas du baiser de Juda, SE Paul Biya reste en sa qualité actuelle de Président National du parti, le candidat statutaire du RDPC à la présidentielle attendue », déclare celui qui s’est par le passé porté candidat à la présidence du parti au pouvoir.
Un peu plus attendu, Christian Cardinal Tumi, dans les colonnes du magazine Jeune Afrique en kiosque, estime que ce serait le mandat de trop pour l’actuel président de la République. Selon Le Jour, « la voix de Christian Cardinal Tumi est un soutien de poids à ceux qui s’opposent à une élection présidentielle anticipée à laquelle Paul Biya serait candidat à sa propre succession. Pourtant, il faut aller plus loin, pense Alice Sadio qui a succédé à Bernard Muna à la présidence de l’Alliance des forces progressistes (AFP) ». John Fru Ndi du SDF et Adamou Ndam Njoya de l’UDC sont sur la même longueur d’onde.
Le CPP d’Edith Kah Walla a déjà entamé une réflexion pour contrer les ambitions du RDPC. « Rassemblement des forces politiques et la société civile pour créer une masse critique. Nous avons déjà entamé le travail de terrain. Nous allons actionner tous les leviers constitutionnels. S’il faut manifester et protester, nous le ferons. S’il faut faire du lobbying nous le faisons déjà. Nous allons mobiliser tous les Camerounais qui partage notre opposition à la présidence à vie», affirme Franck Essi, le Sg du CPP. Les membres de ce mouvement sont issus de tous les bords et de l’ensemble du territoire national.