En révélant son homosexualité au grand public, Brenda Biya a mis ses parents dans une situation embarrassante. En effet, l’homosexualité est une infraction punie au Cameroun par le code pénal. Shanda Tonme, Le Médiateur Universel Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) appelle les Camerounais à être indulgente avec Brenda Biya qui demeure après tout, la fille du couple présidentielle.
Les enfants, nous les accouchons, nous leur donnons l’éducation que nous voulons, souhaitons, espérons et pouvons, mais nous ne sommes ni certains de ce qu’ils deviendront vraiment, ni responsables de ce qu’ils font et deviennent finalement. Trop de choses, trop d’événements imprévisibles, incontrôlables et insaisissables, peuvent impacter positivement ou négativement nos enfants, pour des résultats dont nous sommes obligés de constater et de prendre acte, avec impuissance, mais avec un cœur de parent. On ne renie pas son enfant, quoi qu’il advienne et quoi qu’il devient. C’est une logique et un timbre génétique, psychologique et psychique des espèces, humaines et animales.
Cessons de tirer sur BRENDA BIYA, de l’insulter, de l’humilier, elle et ses parents. Cessons de l’ostraciser, de la pointer du doigt et de faire d’elle un cas extraordinaire, un cas qu’on n’a jamais vu ou une enfant qui n’est pas une enfant. Elle est et demeure notre fille, l’enfant d’un papa et d’une maman comme vous et moi. Elle est juste son histoire et un genre d’histoire qui a façonné en elle une certaine personnalité et un style de vie.
Moi, Shanda Tonme, j’étais tellement délinquant et tellement ennuyeux, têtu et embarrassant dans l’enfance, que ma propre maman disait de moi, « que si j’étais une viande, personne ne réussirait à me mâcher, je serais tout simplement non consommable ». Je suis pourtant convaincu que je ne suis pas unique.
Celui qui en passant son chemin, découvre un enfant agonisant victime de justice populaire, et qui reconnaissant qu’il s’agit de son enfant, ne dit pas publiquement à la foule que c’est son enfant, ne le porte pas pour le conduire à l’hôpital le plus proche pour des soins appropriés, est indigne d’être parent. Ce n’est pas vraiment son enfant.
Non, ne faites jamais pour un enfant en détresse ou devenu autrement selon les codes ordinaires de la société, ce que vous ne souhaiteriez pas qu’on fasse pour votre enfant. Personne ne sait exactement ce que le produit des neuf et durs mois de grossesse lègue finalement à la société. L’inconnu est total au sortir de l’utérus, pendant la prime enfance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, la vieillesse et jusqu’à la mort. En accouchant, nous jouons une terrible, palpitante, exaltante, risquée et même rocambolesque tombola.
Toute la littérature produite depuis un temps sur les sorties de Brenda Biya, manque beaucoup de sagesse, d’honnêteté et de sens de responsabilité. Pourquoi faire comme si son cas était exceptionnel ? Pourquoi aller chercher dans ses parents ou sur ses parents ? Qui de nous a décidé de naître de tels ou tels parents, de tel père ou de tel mère ? On ne choisit pas ses parents, on naît des parents quelconques, rouges ou blancs, sorciers ou pasteurs, musulmans ou catholiques, riches ou pauvres, mais chacun de nous a des parents même si certains hommes s’enfuient après, et même si des mamans peuvent devenir indignes. Ce sont les événements qui font la vie et orientent notre personnalité, avant même le milieu d’où nous sortons. Ne reprochez pas à l’enfant d’être née d’un père président, un président qui lui-même à la naissance n’avait aucune idée de ce qu’il deviendrait, et de ce qu’est un président. Un président né des parents qui n’en savaient pas grand-chose.
Brenda Biya est la fille d’une maman et d’un papa, exactement comme le sont nos propres enfants et c’est tout, Pour ce qu’elle fait ou dévient, soyons humbles, responsables et réservés dans le jugement. C’est cela être parent. Elle n’est pas responsable des problèmes ou des malheurs de qui que ce soit, elle n’est pas responsable de l’état du pays, elle est juste responsable de ce qu’elle est profondément et de ce qu’elle fait en tant qu’enfant, jeune fille, notre enfant, l’enfant de quelqu’un. Arrêtons te transposer nos frustrations, nos soucis et nos échecs sur cette enfant. Ayez pitié d’elle et adoptez-là sincèrement et pleinement dans vos prières. Ayez une pensée juste, noble et solidaire pour ses parents également.
Soyons tout simplement de véritables parents et responsables.