Cette manifestation là, je l’ai interdite et je l’assume - sous préfet de Douala 5

Jean Michel Nintcheu Lors Dune Marche Du SDF Jean Michel Nintcheu lors d'une marche du SDF à Douala

Mon, 6 Mar 2017 Source: cameroon-info.net

La manifestation annoncée par le bureau régional pour le Littoral du Social Democratic Front (SDF) sur le thème : « Fédéralisme et Unité nationale », n’a pas eu lieu comme prévu samedi dans les rues du quartier Bépanda. La faute au sous-préfet de l’Arrondissement de Douala 5ème, Jean Marie Tchakui qui a prétexté un risque de trouble à l’ordre public pour l'interdire.

Jean Michel Nintcheu et son équipe, n’ayant pas réussi à obtenir jusqu'à vendredi soir la décision du juge du tribunal administratif qu’ils ont saisi aux fins d’annuler cette décision de l’autorité administrative, ont annoncé le report de cette manifestation. Ce qui n’a pas empêché les autorités de déployer un important dispositif sécuritaire dans les rues de Bépanda samedi en matinée.

Interrogé par Radio Equinoxe pour tenter de comprendre ce déploiement a priori incompréhensible, Jean Marie Tchakui, sous-préfet de Douala 5 a bien voulu se justifier. « Il ne s’agit pas d’un important déploiement de forces de sécurité. C’est un déploiement classique, normal, adapté à la gestion d’une situation comme celle qui était annoncée. Maintenant, je voudrais rassurer les populations, qu’il s’agit simplement d’une mesure conservatoire. Nous avons certes reçu leur déclaration, faisant état de ce qu’ils avaient reporté à une date ultérieure leur manifestation… Nous avons dû prendre nos dispositions parce que ça pouvait être un bluff. Nous avons pris cette mesure conservatoire au cas où… une personnalité comme Jean Michel Nintcheu, nous avons appris à la connaitre et nous avons appris à la gérer. Il peut dire une chose et faire exactement son contraire », a-t-il expliqué.

Le Sous-préfet de Douala 5ème explique qu’un plan de sécurité avait été prévu ce samedi pour permettre aux populations des zones encerclées par la police et la Gendarmerie de vaquer librement à leurs occupations. Accusé de refuser presque systématiquement les autorisations pour les manifestations publiques des partis politiques de l’opposition, Jean Marie Tchakui dénonce un procès d’intention.

« Il ne faut pas nous faire des procès d’intention. Les gens du SDF même savent combien de récépissés j’ai déjà eu à leur donner. Si vous venez à mes bureaux, je vais sortir mon chrono et je vais vous montrer le nombre de récépissés que j’ai déjà délivrés au SDF. C’est juste que la loi n’a pas été respectée. La loi a prévu que si une manifestation peut porter atteinte à l’ordre public, que je l’interdise. Je ne pouvais personnellement pas exposer la vie de mes concitoyens », éclaire Jean Marie Tchakui, avant de conclure : «Cette manifestation là, je l’ai interdite et je l’assume ».

Au SDF aussi, l’on n’arrive pas à comprendre cette forte militarisation alors même que les responsables du parti avaient saisi les autorités pour leur faire part de l'annulation de la marche. « On en a même à penser qu’ils sautent sur l’occasion pour dépenser l’argent du contribuable », fustige Achille Azemba, adjoint au maire de Douala 3ème.

« Nous avons décidé de reporter parce qu’eux-mêmes sont capables de créer le désordre. Vous voyez que la manifestation même reportée, il y a tout ce déploiement. On note une certaine fébrilité et j’ai l’impression que ce système est dans sa phase de déclin », constate ce cadre du Social Democratic Front.

Source: cameroon-info.net