Le journaliste camerounais établi au Nigeria, Simon Ateba, a été relâché ce mardi en fin d’après-midi
Voici le témoignage de Simon Ateba sur sa page facebook (à 16 heures 20 Gmt) peu après sa libération.
"J’ai passé trois nuits et une journée dans une cellule puante dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun. J’ai subi un long interrogatoire au bureau des services de sécurité de l'Etat. Au cours de cet interrogatoire ils m'ont demandé à plusieurs reprises : " êtes –vous un espion de Boko Haram ?" J’ai toujours répondu : «non". Ils ont demandé à nouveau, " alors vous n'êtes pas un espion de Boko Haram ?" J’ai dit : " Monsieur comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas un espion, pas un espion de Boko Haram, Isis ou toute autre organisation terroriste ou d'un pays. Je ne suis qu'un simple journaliste qui avec son ordinateur portable et une caméra voyage dans le monde pour raconter les histoires de gens impuissants ".
"Puis, les agents des services de sécurité de l'Etat m'ont emmené dans ma chambre d'hôtel aux environs de minuit, mais sans mon passeport, et mes téléphones. J’ai été emmené au bureau de leur délégation générale il y a 30 minutes et l’on m’a fait expliquer à nouveau au chef local des services de sécurité les raisons de mon voyage au Cameroun. Mon passeport et mes téléphones ont été rendus. Désormais, je suis libre de quitter le territoire. Parfois, cette profession appelée journalisme peut être dangereuse. Mais avec du recul, je suis heureux d’être journaliste. Je vais retourner à la cellule où j’ai été incarcéré donner quelques équipements anti-moustiques et de la nourriture pour les trois gars qui m'ont appris à compter de un à dix en fulfulde, la langue parlée dans le nord du Cameroun. Je remercie Dieu."