Clause de cessation: le statut des réfugiés rwandais inchangé au Cameroun

D'après les estimations, plus de 2.000 Rwandais vivent au Cameroun après avoir fui les violences dans leur pays et s'identifient parmi les quelque 20.146 réfugiés urbains déclarés notamment à Yaoundé et Douala, les deux principales villes du pays.

Ces réfugiés se répartissent en deux catégories. La première se compose d'une vague de réfugiés arrivés entre 1959 et 1998 et la deuxième, la plus importante, a été enregistrée après le génocide d'avril 1994, selon les explications fournies par Mylène Ahounou, administratrice principale en charge de la protection au bureau national du HCR, à Yaoundé.

C'est le premier groupe qui est concerné par la clause de cessation du statut de réfugié, précise-t-elle. Il comprend environ 900 personnes qui, se disant non convaincues de l'amélioration de la situation des droits de l'Homme dans leur pays, s'opposent à tout rapatriement, volontaire ou non.

"Exceptionnellement, le HCR a permis qu'on continue de recevoir les dossiers de demande d'asile", rapporte Mme Ahounou.

Très solidaires, ces réfugiés opèrent pour la plupart d'entre eux dans le petit commerce de détail dans des quartiers de Yaoundé et de Douala, où ils jouissent d'une certaine intégration aux côtés de communautés locales avec lesquelles ils s'identifient par des liens de familiarité. Même si quelques incidents sont parfois signalés.

C'est le cas du meurtre d'un habitant de Nsam, un quartier de la capitale, par un boutiquier rwandais en 2008, un crime qui avait soulevé la colère des proches de la victime, une tension vite dissipée après l'intervention des autorités.

Dans le cadre de la clause de cessation du statut de réfugié, trois options sont proposées à cette communauté, se résumant par une réinstallation à défaut de retour au Rwanda, le statut de résident permanent ou bien la naturalisation.

"A ce jour, nous avons très peu qui ont opté pour une des trois propositions. Les négociations se poursuivent avec le gouvernement pour trouver une solution", révèle Mylène Ahounou.

Doté d'une loi portant statut de réfugié depuis 2005, le Cameroun abrite sur son sol à ce jour près de 350.000 réfugiés provenant principalement de la République centrafricaine (environ 260.000) suivie du Nigeria (95.000).

Le plan national de réponse humanitaire pour 2017 estime à 310 millions de dollars les besoins d'assistance humanitaire en faveur d'une cible de 1,2 millions de personnes incluant également des populations locales frappées par l'insécurité alimentaire dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord, de l'Adamaoua et de l'Est.