Après l’appel à la reprise des cours, seuls les élèves de la section francophone du lycée bilingue se sont rendus en classe.
Les rues de Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, sont restées désertes une bonne partie de la journée du lundi 23 janvier 2017. Selon les témoignages, les gendarmes et policiers ont investi tous les coins de la ville. Armés et à bord de pick-up, les éléments des forces du maintien de l’ordre ont quadrillé Buea et ont effectué plusieurs patrouilles.
Comme en début de semaine dernière, où les journées du lundi et mardi avaient été déclarées « villes mortes » par un Consortium de syndicats anglophones aujourd’hui dissout, les boutiques, marchés, supermarchés, banques et autres espaces commerciaux sont restés clos. La gare routière déserte. Seuls quelques véhicules personnels ont circulé dans la ville. Les habitants désireux de se rendre d’un point à l’autre de Buea, l’ont effectué à la marche.
Après l’appel du ministre des Enseignements secondaires sur ordre du Premier ministre appelant à la reprise effective des cours lundi 23 janvier, les écoles jusque-là fermées depuis le début du second trimestre n’ont pas retrouvé une ambiance ordinaire. Une source jointe par téléphone à Buea a assuré au Jour que seuls les élèves de la section francophone du lycée bilingue ont regagné les salles de classe. Des cours ont été dispensés. Les autres établissements scolaires de la ville sont restés fermés. Dans certains lycées comme au lycée technique à Molyko, le proviseur et quelques responsables de l’administration et des enseignants ont répondu à l’appel du ministre.
Mais pas les apprenants. Le délégué régional des Enseignements secondaires a effectué un tour dans les différentes écoles au courant de la journée, pour constater le suivi ou non de l’appel lancé par le ministre de tutelle. Dans le Sud-Ouest, les appels à la reprise des cours se multiplient depuis quelques temps. Le Jour a appris que le gouverneur de la région, Bernard Okalia Bilaï, avait tenu une réunion avec les chefs traditionnels.
Lors de cette rencontre, le gouverneur a demandé à ces dignitaires de montrer l’exemple en accompagnant leurs propres enfants à l’école, a-t-on appris. Aussi, un programme spécial de 2 heures a été animé sur les antennes de la Cameroon Radio and Television (Crtv) station régionale du Sud-Ouest, samedi matin avec comme panélistes le gouverneur, le délégué régional des Enseignements secondaires et un représentant de l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc) pour inviter les parents à envoyer leurs enfants à l’école.