Alors que le député de l’Océan, l’honorable Martin Oyono, est arrivé samedi dernier à Kribi, pour procéder au lancement d’un championnat de vacances, le sport a plutôt pris des allures d’un événement secondaire ; tant les populations avaient «soif» de voir et de saluer cet élu qui vient de tenir tête au reste de ses camarades militants au prise entre la défense de la République et le laxisme de son parti le Rdpc. «Nous sommes très comblés pour la position que tu as tenue à défendre à l’Assemblée nationale ; cela nous honore», a murmuré un notable de Mboamanga, en faisant des accolades au député.
En guise d’adresse à la foule, Martin Oyono a réitéré sa gratitude. «A vous voir manifester de la sorte, j’ai la chair de poule ; mais sachez que ce que j’ai fait, c’est ni plus ni moins, mon travail», a-t-il déclaré.
Cet élan de d’enthousiasme et de symbiose a carrément noyé les interminables rivalités entre fils et filles de l’Océan à Kribi. On a pu remarquer les mêmes paroles d’encouragement prononcées par Bell Martin Benae, ancien maire de Kribi 1er, dont le frère ainé, Serge Benae, rumine encore la sévère défaite électorale que lui avait infligé l’honorable Oyono pendant les législatives.
Même si chacun pourra déterrer sa hache de guerre plu tard, cette symbiose, même si elle est éphémère montre que ces leaders politiques de l’Océan sont capables de fédérer leurs énergies pour une cause.
L’hypocrisie
Avant que Paul Biya ne décide de la relecture du texte, les messes noires s’organisaient déjà par l’élite de l’Océan à Yaoundé et à Kribi, pour proposer le remplaçant de Martin Oyono à la prochaine législature. Le nom de Serge Benae circulait même déjà, comme devant être le prochain député qui sera investi par le RDPC ; ainsi le député « rebelle » devra entamer sa descente aux enfers. Lorsque le texte retourne à l’Assemblée sur instruction du Chef de l’Etat, tous se rebiffent, et les langues pourtant fourchues, laissent couler le flot des ovations.
Alors que le ministre de la justice avait déposé une proposition de loi sur la possibilité d’une immunité des ministres et que le texte s’apprêtait à circuler comme de coutume (une lettre à la poste), l’honorable Martin Oyono, député Rdpc s’y est fermement opposé à ce qu’il a appelé un hold-up constitutionnel.