Au lendemain de la publication d’un communiqué du ministre de la Défense sur les sanctions prises à l’encontre des deux sous-officiers de gendarmerie reconnu coupable d’acte de corruption, suite à une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le porte-parole de du Ministère de la Défense revient sur le sens à donner à ses sanctions.
Dans une interview accordée au quotidien national Cameoon Tribune ce mercredi, le Colonel Didier Badjeck explique que ces gendarmes font l’objet, non seulement de dispositions conservatoires, mais en plus, la procédure se poursuit et peut aller jusqu’à une sanction statutaire. Ci-dessous, l’intégralité de l’interview:
A la suite des actes de corruption posés par deux sous-officiers de gendarmerie, le MINDEF a réagi. Quel sens donnez-vous à ces sanctions?
Le chef de l’Etat, chef des armées, ne tolère pas que des hommes en tenue puissent verser dans l’indiscipline. C’est pour cela que nous avons le règlement de discipline générale, qui est comme la Bible au sein des armées. Cela exige de nous un comportement psychologique et moral exemplaire en interne et vis-à-vis de la société. Ainsi, lorsque des fautes contre l’honneur, des comportements déviants sont signalés comme c’est le cas, il faut sévir.
On ne peut pas consolider les liens entre l’armée et la nation et tolérer que les éléments des forces de défense se servent des populations. C’est inadmissible et inacceptable. Le chef des armées est extrêmement exigeant sur cet aspect. Ces mesures sont à la fois pédagogiques et coercitives. Ce sont des actes qui ternissent l’image d’une armée disciplinée et dévouée.
Est-ce donc l’ère de la tolérance zéro où l’armée fait attention à des publications sur les réseaux sociaux ?
Le haut commandement veut une armée disciplinée, propre immaculée. Nous sommes dans une armée où il n’y a jamais eu de tolérance ou de complaisance face aux écarts de comportements. Nous n’inaugurons pas une ère, mais sommes dans la continuité. Ceci devrait permettre à ces organisations internationales qui pensent souvent qu’on protège les soldats, de savoir que lorsque des exactions sont connues, la main du haut commandement est lourde.
Ces gendarmes font l’objet, non seulement de dispositions conservatoires, mais en plus, la procédure se poursuit et peut aller jusqu’à une sanction statutaire. Au sujet des réseaux sociaux, à chaque fois qu’il y a eu des dénonciations, le haut commandement a sévi. La publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux n’est juste qu’une preuve matérielle, qui a permis d’établir le flagrant délit. Elle a permis d’ouvrir une enquête, de la même manière que si on avait reçu une plainte. Le haut-commandant s’est toujours inscrit dans une démarche de responsabilisation du militaire ou du gendarme. Les réseaux sociaux sont donc un outil de travail, qui permet de véhiculer rapidement une information.
Cette mesure vise-t-elle à encourager les populations à dénoncer davantage ?
Il n’est pas question d’encourager les populations cette fois-ci, comme si elles ne l’étaient pas avant. Il existe une structure au sein de la gendarmerie, par exemple, qui sanctionne en même temps les gendarmes et les militaires, lorsque des cas d’exactions sont avérés. Le Sécurité militaire enregistre de nombreuses plaintes des populations. Celles-ci sont prises avec le plus grand sérieux par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense et l’ensemble de ses collaborateurs. Naturellement, des enquêtes sont toujours ouvertes et lorsque l’objet de la plainte est fondé, on sévit.