Colonel Bamkoui : les vraies raisons de l'assassinat de l’inspecteur de police Mapouro Njifon dévoilées

Selon plusieurs sources, ce n'était pas un crime passionnel.

Fri, 24 Jun 2022 Source: www.camerounweb.com

Le très controversé chef de la Sécurité militaire, le Colonel Emile Bamkoui va faire valoir ses droits à la retraite en 2023. Cette mise à la retraite du redoutable homme de Paul Biya fait resurgir des cadavres dans le placard de ce dernier.

Pour le Colonel Bamkoui, les cadavres dans le placard, ça n'en manque pas. Le plus médiatisé ou connu est ce qu'on peut appeler le crime passionnel de 2008. Dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 novembre 2008, il tire à douze reprises en direction de l'inspecteur de police Hervé Michel Ndjifon Mapouro. La victime succombe à ses blessures aux urgences de l’hôpital Laquintinie de Douala quelques heures après. Il est jugé et brièvement mis en prison pour la mise à mort de cet officier de police.

Joël Emile Bamkoui fut traduit devant le tribunal militaire. Malgré la confiance sans faille de sa haute hiérarchie pour ses faits d'armes dans la lutte contre le grand banditisme, il passa un moment derrière les barreaux de la prison militaire de Yaoundé.

Les deux hommes se connaissaient pourtant très bien.

La presse locale évoque tout de suite une rivalité amoureuse. Emile Joël Bamkoui soupçonnait son épouse Danielle Mvoune à Ekorong épouse Bamkoui d'entretenir des relations extra-conjugales avec Hervé Michel Ndjifon Mapouro. Ekorong épouse Bamkoui, gardienne de la paix officiait quant à elle au commissariat spécial de l’aéroport international de Douala lors des faits. Elle avait été surprise en flagrant délit d'adultère avec la victime dans la chambre réservés aux étrangers. C'était à une heure tardive dans sa maison située dans un camp de gendarmerie s'était défendu Emile Joël Bamkoui devant la justice militaire. C'est en effet la ligne de défense sur laquelle s'étaient largement appuyés les avocats du militaire pour le tirer d'affaire devant la justice. L'accusé plaida coupable et invoqua la légitime défense.

Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé avait requis la peine de prison à perpétuité contre Emile Joël Bamkoui. Le natif de BAfia avait finalement été condamné à 18 mois d’emprisonnement ferme avec mandat d’incarcération par le tribunal militaire le 5 mai 2009. Quelques mois plus tard, au début du mois de septembre 2009, l'officier de gendarmerie jugé pour meurtre avait vu sa peine réduite de 18 mois à cinq jours de prison par la cour d'appel du Centre.

Les observateurs avaient craint un moment que la carrière de ce militaire sorti de l'EMIA en 1992 ne prenne un coup. Aujourd'hui, Joël Emile Bamkoui connaît une carrière des plus fulgurantes.

Selon plusieurs sources, ce n'était pas un crime passionnel. D’après le journaliste Michel Biem Tong, l'affaire concernait un tout autre dossier qui est passé sous silence lors du traitement de l'affaire.

« Chaque matin, en se débarbouillant, il ne rêvait que de deux choses: monter au grade de général et devenir patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le principal service de contre-espionnage camerounais. Ceci n’était donc ni plus ni moins qu’un fantasme, la réalité étant que dès le 4 avril 2023, le colonel chef Bamkoui Emile, patron de la sinistre Division de la Sécurité Militaire, devra faire valoir ses droits à la retraite. Ainsi en a décidé son patron Paul Biya, celui-là même qui l’a sauvé d’une condamnation à mort en 2009 après qu’il ait assassiné l’inspecteur de police Mapouro Njifon, dans une opération de trafic de drogue » , a-t-il indiqué.

Source: www.camerounweb.com