Commémoration : Un livre-hommage dédié à Um Nyobé, le père de l'indépendance du Cameroun

13 septembre 1958 - 13 septembre 2022: il y a 64 ans Mpodol Ruben Um Nyobe était assassiné. Au moment où les nationalistes camerounais commémorent l'exécution, sous maquis, de l'un des plus illustres pères de l'indépendance du Cameroun, un ouvrage vient de lui être consacré: "Ruben Um Nyobe, le père de l'indépendance du Cameroun: de son combat à sa disparition 17 décembre 1952 - 13 septembre 1958", c'est le titre de l'opuscule commis par Jean Jacques Biya II, militant de l'Union des populations du Cameroun(Upc) et écrivain engagé. Dédicacé, hier après-midi à Yaoundé, ce livre est un document d'Histoire politique destiné à la jeune génération, laquelle méconnaît non seulement les héros nationaux ayant contribué à la fondation de l'histoire politique camerounaise, mais bien plus ce document est un amas des faits historiques d'antan.

C'est le constat patent que fait Jean Jacques Biya II. L'administrateur civil principal hors hiérarchie à la retraite part de l'idée générale selon laquelle "Affirmer, de nos jours, que l'histoire politique du Cameroun n'est pas enseignée à nos enfants dans les programmes scolaires n'est qu'un secret de polichinelle". Même si par hasard, l'on venait à repérer quelques manuels d'Histoire sur les étales des libraires faisant allusion à la colonisation franco-britannique sur le pays de Ruben Um Nyobe, "ceux-ci, soutient l'écrivain engagé, sont, généralement, rédigés dans un style laudatif, voire dithyrambique, qui ne relatent que l'histoire des vainqueurs, en l'occurrence celle de l'administration impérialiste sur les indigènes camerounais ayant tenté de résister à la puissance coloniale, à la mère patrie durant la guerre de libération du Cameroun.

C'est, en réalité, pour battre en brèche cette perception édulcorée et biaisée de l'histoire des faits antérieurs et contemporains que l'auteur prend, ex-cathedra, position et apporte, pour ainsi dire, un démenti à ce sujet. Selon l'Upeciste, il est impératif de mettre à la disposition des jeunesses du pouvoir un ouvrage d'Histoire politique, lequel retrace, de manière substantielle, les temps forts de la guerre d'indépendance depuis l'enclenchement du combat de Ruben Nyobe, le 17 décembre 1952, jusqu'à l'assassinat dont il avait été victime le 13 septembre 1958. Cet opuscule de 130 pages est, sans conteste, une véritable Sociographie du nationalisme camerounais, où J.J. Biya II décrit, avec minutie, emphase et engagement, la lutte politique du founding father qui, indéniablement, est nommé, aujourd'hui, le père de l'indépendance du Cameroun. C'est non sans pertinence que l'enseignant d'Histoire et Géographie a circonscrit son champ d'étude sur une période s'étendant du 17 décembre 1952, date de l'intervention de l'Indépendantiste devant la 4ème Commission des Nations unies à New-York, au 13 septembre 1958, jour où il tombait les armes à la main abattu par la soldatesque de l'armée coloniale française dans la forêt de Libel-Li-Ngoï, située dans le département du Nyong et Kellé.

Préfacé par le Révérend pasteur Simon Bolivar Njami Nwandji, Upeciste de la première heure, qui reste, à l'heure actuelle, le seul témoin en vie de la signature de l'alliance gouvernementale entre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir, et l'Union des populations du Cameroun (Upc), le parti historique, en 1996, l'ouvrage de Biya II est structuré autour de neuf chapitres, dont le contenu, bourré de récits de faits historiques, est autant émouvant que captivant. Parmi les chapitres faisant l'objet d'intérêt, figurent:

"Réunification et Indépendance du Cameroun : la Philosophie de Ruben Um Nyobe"

"Ruben Um Nyobe: la dure réalité du maquis"

La dissolution de l'Upc par le gouvernement français : point de départ de la radicalisation du mouvement indépendantiste"

"L'arrivée de Pierre Messmer au Cameroun et la tentative de sortie du maquis de R. Um Nyobe".

Autres chapitres non des moindres faisant partie intégrante de l'architecture de cet opuscule, il y a: "La guerre en pays Bassa et "l'assassinat de R. Um Nyobe", chapitre 6, et "Qui avait commandité l'assassinat du Secrétaire général de l'Upc", chapitre 7. A qui l'auteur impute-t-il l'exécution, sous maquis, du père incontesté de l'indépendance du Cameroun ? Au gouvernement français ou, a contrario, au gouvernement d'Ahmadou Ahidjo ? En lisant, in extenso, cet ouvrage, tout consommateur des bonnes feuilles trouve la réponse à cette question.

Âgé de 66 ans, J.J. Biya II, auteur, est né à Eseka dans le département du Nyong et Kellé en pleine guerre d'indépendance. C'était lors de la promulgation de la loi Gaston Deferre.