Des éléments troublants viennent remettre en question les circonstances entourant l'assassinat de Martinez Zogo, d'après les nouvelles révélations de Reporters sans frontières (RSF). L'histoire prend un tournant sombre lorsque Jeune Afrique analyse ces déclarations et cherche à en savoir plus sur les événements mystérieux qui ont entouré la mort du journaliste camerounais.
Selon les informations fournies par RSF, Martinez Zogo aurait été conduit dans l'immeuble Ekang, propriété de Jean-Pierre Amougou Belinga, qui possède le groupe de médias L'Anecdote ainsi que les chaînes Vision 4 Télévision et Télésud. Malheureusement, il ne survivra pas à cet épisode. Un membre du commando présent lors de ces événements explique : « Au départ, le but n'était pas de le tuer. À un moment, je suis allé lui chercher de l'eau. À mon retour, il avait l'oreille coupée ». Les actes de tortures infligés au journaliste sont décrits comme extrêmement brutaux : coups, mutilations, sévices à caractère sexuel, et même arrachage de la peau de la plante des pieds.
D'après RSF, une vidéo de cet acte atroce aurait été envoyée à Amougou Belinga. Le corps de Martinez Zogo aurait ensuite été enveloppé dans du papier aluminium, puis transporté discrètement la nuit dans un terrain vague, caché des regards, dans le but de le dissoudre avec de l'acide. Cette opération a été précédée de deux jours d'incertitude et d'hésitation. Cependant, un événement inattendu aurait tout perturbé, impliquant l'intervention d'un mystérieux second commando.
RSF dévoile l'existence de ce second groupe composé également d'agents de la DGRE, qui serait arrivé sur les lieux « pour mettre fin à cette entreprise de dissimulation ». Suite à cette apparition inattendue, le premier commando se serait enfui sans avoir accompli sa tâche macabre. Le second groupe aurait déposé le cadavre du journaliste sur un chemin de terre, de manière à ce qu'il puisse être retrouvé.
Jeune Afrique pose les questions clés : Qui composait ce second commando ? Comment étaient-ils au courant des événements ? Pourquoi ont-ils laissé le corps à découvert ? RSF insiste sur l'importance de ces réponses pour éclaircir la chronologie des événements. Arnaud Froger souligne que la DGRE n'est pas un ensemble homogène, et que des rivalités internes ainsi que des informations partielles pourraient expliquer cette situation complexe.
RSF pointe une contradiction dans l'enquête et suggère que les traces d'acides découvertes sur le visage de la victime pourraient indiquer que des tentatives de dissimulation ont été perturbées par des événements inconnus. Néanmoins, malgré ces révélations, RSF souligne que certaines informations cruciales semblent avoir "disparu" en cours d'enquête, suscitant des doutes quant à la volonté des autorités de révéler toute la vérité. Si l'enquête reste opaque aux yeux de RSF, Me Charles Tchoungang, avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga, reste optimiste quant à la justice camerounaise. « Ceux qui ont la vérité infuse seront surpris », laisse-t-il entendre, suggérant que divers acteurs de cette affaire pourraient avoir des intentions cachées.