" Nous sommes aux environs de début avril 2018; avec un collectif de camerounais nous sommes entrain de faire l'égrainage d'une quinzaine d'hectares de maïs de notre exploitation, et il est question comme par le passé de chercher une bonne clientèle pour optimiser l'écoulement notre production. Trouver des clients réguliers sur le long terme n'est pas facile. Nous prévoyons vendre le kg à 170F. Celà équivaut à 170.000F la tonne mais dans le jargon du métier on parle plutôt en kg.
Mais malheureusement pour nous depuis plusieurs mois cette affaire de grippe aviaire qui est même peut être fictive empêche les fermiers de lancer les vagues de poulet, ce qui fait que la demande en maïs est faible. Nous visitons plusieurs fermes et nous constatons qu'elles mêmes ont déjà des stocks de maïs du fait de ne pas être entrées en activité depuis. D'autres aussi attendaient enfin qu'on ôte l'interdiction
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pour qu'ils puissent relancer les activités, c'est ainsi qu'ils avaient déjà fait des stocks de maïs pour attendre le coup d'envoi. La demande est donc faible sur le marché et par conséquent les prix chutent pour environ 130...140F le kg alors qu'en saison de pluie l'offre est habituellement de sortes que les prix grimpent. Par chance nous trouvons un fermier qui est convaincu de la très bonne qualité de notre maïs et après d'apres négociations nous tombons d'accord sur un prix de 140F/kg.
Il est donc question pour nous de faire les derniers préparatifs pour livrer. Deux jours après l'égrainage est fini et nous trouvons un camion pour transporter nos produits. Un dernier coup de fil au fermier pour lui annoncer notre arrivée. Et le monsieur nous dit non, il ne prend plus, il a appris que le maïs de nzete qu'il importe du Brésil est là et c'est plutôt çà qu'il va prendre car il achète à 120F le kg. Il n'y avait plus rien à faire, le type avait déjà pris sa décision. Voilà un délégué du gouvernement, en région de l'ouest grenier du Cameroun, qui devait travailler pour promouvoir la population, mais c'est lui même qui fait des importations massives de maïs au Brésil pour inonder le marché. Sûrement c'est même les OGM brésiliens qu'il fait consommer aux camerounais, sûrement il n'a même pas payé la douane passoire.
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Au final il a fallu reprendre avec la recherche de clients et nous avons bradé notre maïs à 120F le kg, le coeur meurtri pourtant on tablait sur 170F minimum. Vous ne pouvez pas vous imaginer les pertes et les salaires de nos multiples employés à payer. Tout çà à cause d'une grippe aviaire politique et d'un haut politique du rdpc... Ainsi va le Cameroun !