Comment Paul Biya a rétablit l’honneur des enseignants en grève

Paul Biya

Mon, 14 Mar 2022 Source: Le Quotidien N° 837

Sur les hautes directives du Chef de l’État, Paul Biya, un train de mesures vient d’être pris en faveur des enseignants pour donner suite au carrousel des revendications reconnues légitimes à l’origine du mot d’ordre de grève «craie morte». Au total, trois (03) mesures financières et cinq (05) mesures administratives d’importance, ont été rendues publiques, hier 10 mars 2022. C’était à la faveur d’un point de presse qui a mobilisé cinq membres du Gouvernement.

Autour du Ministre de la Communication, René Emmanuel SADI, porte-parole du Gouvernement, on a noté la présence du MINFI, du MINFOPRA, du MINESEC et du MINEDUB. De toute évidence, le Gouvernement de la République n’a lésiné sur aucun moyen pour ramener le bon ordre dans les rangs des enseignants. Dans cette édition, Le Quotidien met à disposition l’intégralité du communiqué du Gouvernement ainsi que le plan d’action en cinq points du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MINFOPRA).

Après plusieurs concertations entre le gouvernement et les enseignants voulues par lui, le président de la République démontre une fois encore qu’il est un homme de paix et de dialogue. Et pour cause, il vient d’instruire ses collaborateurs de résoudre les revendications formulées par des enseignants. Ces solutions de l’Homme du 6 novembre sont contenues dans une note signée le 9 mars 2022 par le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, et adressée au secrétaire général des services du Premier ministre, Séraphin Magloire Fouda. Une autre intervention considérée comme un complément aux autres batteries de mesures entreprises par Paul Biya dont la plus récente date du 7 mars 2022. Laquelle indiquait déjà que le chef de l’Etat Paul Biya a instruit au ministre des Finances de procéder en urgence à la levée du blocage de précaution budgétaire au profit du ministère des Enseignements secondaires et du ministère de l’Education de base, afin de régler certaines revendications formulées par des enseignements du secondaire.

«Cette démarche permettra de disposer d’une enveloppe de 2,7 milliards de FCFA, qui servira au paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés pour la correction des examens officiels organisés par l’Office du baccalauréat du Cameroun au titre des sessions de juin 2020 et 2021», a écrit le ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh.

A la réalité, Paul Biya voudrait que les enfants, dont l’éducation a pris un sérieux coup avec la grève, reprennent le chemin de l’école. Raison pour laquelle au ministre des Finances, le président de la République instruit de procéder, dès ce mois de mars, au complément salarial des enseignants afin d’apurer à compter de mai 2022 et de manière progressive en tenant compte de l’antériorité des promotions. Les rappels relatifs à l’indemnité de non logement et au complément salarial dû aux enseignants tout en procédant au paiement échelonné à compter de juin 2022 des rappels relatifs aux avancements et reclassement des Enseignants.

Sur le plan administratif, Paul Biya prescrit au ministre de la Fonction publique et e la Réforme administrative (Minfopra) de systématiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés et les institutions auxquelles ils sont affiliés, de veiller en relation avec les universités d’Etat compétentes, au dépôt systématique dans les délégations régionales et dans les services centraux du Minfopra, le cas échéant, des dossiers d’intégration des lauréats des ENS et ENSET. Il est également instruit au Minfopra de procéder à la dématérialisation et à la simplification des procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la Fonction publique.

Une conférence de presse a été conjointement organisée hier par plusieurs ministres (Minfopra, Minfi, Minesec et Minedub) pour informer l’opinion sur les mesures prises par le gouvernement. La décision présidentielle répond aux 20 revendications des enseignants.

Revendications des enseignants

La non-application de ces dernières est à l’origine du lancement depuis trois semaines de l’opération « craie morte » par le collectif des enseignants du secondaire « On a Trop Supporté » (OTS). Sans solde depuis des années, plusieurs enseignants se sont levés pour dénoncer leur clochardisation, à l’instar de Hamidou, enseignant d’Éducation physique et sportive (EPS), décédé le 8 mars dernier après 10 ans de service au lycée de Beka (Nord). Rappelons que c’est depuis la mi-février que, les enseignants font grève. Ces derniers ne percevaient plus depuis leur prise de fonction, la totalité de la somme qui leur est réservée tous les mois. Alors que leurs salaires étaient déjà imputés de l’impôt, les 2/3 retenus leurs étaient remis après une période décidée par la tutelle avec un impôt de 15% prélevés.

C’est sans compter les mécanismes de siphonage mis en place dans les ministères pour réduire cette somme qui leur revient pourtant de droit. Les seigneurs de la craie, faut-il le noter, sollicitent la révision, amélioration et arrimage aux aspirations des enseignants du statut particulier des enseignants. Concernant la politique salariale et de rémunération des enseignants, ces derniers sollicitent l’indexation automatique des salaires. C’est-à-dire que les salaires des enseignants doivent augmenter automatiquement si l’inflation (la hausse des prix sur le marché) augmente d’un certain montant, à partir de 2%. (Si les prix augmentent de 2% sur le marché, les salaires des enseignants augmentent de 2% automatiquement), etc.

Source: Le Quotidien N° 837