Porteur d'un projet ambitieux qui a suscité de nombreux espoirs, Samuel Eto'o a décidé de briguer la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) afin de "redonner au football camerounais toute sa grandeur". Cependant, depuis qu’il a pris les rênes de l’organisation, les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes.
Un management défaillant
Les lacunes managériales de Samuel Eto'o ne sont pas une surprise. En dehors des terrains, l’ex-star du football n’a jamais réellement démontré des compétences solides dans ce domaine. Ce poste représentait un défi personnel pour un homme dont les précédentes entreprises ont souvent échoué. Malheureusement, il semble incapable de se débarrasser de ses mauvaises habitudes : violations des règlements, licenciements abusifs, soupçons de trucage de matchs et de favoritisme. Ces pratiques n’ont fait que confirmer les inquiétudes de certains analystes quant à ses capacités de gestion.
L’actuel président de la Fecafoot est perçu comme un piètre manager, une réputation renforcée par les nombreux scandales qui ont marqué son mandat. Parmi eux, on note le contentieux avec l’équipementier Le Coq Sportif ou encore le procès avec l’entraîneur Antonio Conceição, des affaires qui coûtent des centaines de millions à l’État camerounais.
Une intervention présidentielle inédite
Jusqu’à récemment, le régime de Paul Biya, qui avait longtemps soutenu Eto'o, s'était abstenu de s’ingérer dans la gestion chaotique de la Fecafoot. Cependant, les mauvais résultats des Lions Indomptables sur le terrain ont contraint le président de la République à intervenir.
Après la désastreuse performance du Cameroun à la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Côte d’Ivoire, Paul Biya a publiquement exprimé sa déception et placé l’équipe nationale sous la tutelle du ministère des Sports.
Marc Brys, le sauveur inattendu
Ironiquement, le technicien belge Marc Brys, dont Samuel Eto'o n’avait pas fait son choix, semble être le seul à offrir des résultats encourageants. Malgré les obstacles placés sur son chemin, il a réussi à qualifier le Cameroun pour la CAN Maroc 2025 avant même la fin des éliminatoires, un exploit. Sous sa direction, les Lions Indomptables demeurent invaincus.
En revanche, la situation est tout autre du côté de l’équipe nationale féminine. Les Lionnes Indomptables ont échoué à se qualifier pour la CAN 2025, une première depuis plusieurs années, plongeant cette catégorie dans une crise profonde.
Une réélection controversée
Malgré ce bilan mitigé, Samuel Eto'o semble déjà préparer sa réélection à la tête de la Fecafoot. Dans cette optique, il a pris des mesures controversées, comme le retrait de l’agrément du syndicat des footballeurs camerounais dirigé par Geremi Ndjitap, un ancien coéquipier avec qui il est désormais en conflit ouvert.