Plus de 200 morts, c’est le bilan actuel des fouilles qui se déroulent au Kenya, la police recherche encore des morts, après qu’un pasteur a demandé à ses fidèles de jeuner pour aller au paradis… Plusieurs de ses adeptes sont morts après avoir refusé de s’alimenter pendant de longs jours. Un prétexte qui nous amène à parler des religions et leur utilité, et surtout, comment faire pour ne pas verser dans le fanatisme et l’extrémisme religieux.
L’affaire a défrayé la chronique au Kenya la semaine passée. Elle a notamment fait le tour du monde. Finalement, le pasteur qui a demandé à ses fidèle de mourir de faim pour aller au paradis s’est rendu à la police.
De nombreuses mesures ont suivis ce fâcheux événement comme par exemple, un couvre-feu nocturne décrété, interdiction durant 1 mois de rassemblement dans la zone forestière de Shakahola, dans l'est du pays.
Des corps ont été récemment trouvés dans des dizaines de tombes dans les parages de l'église Good News International Church. Le bilan officiel fait état de plus de 200 morts.
Des familles meurtries
Dorcas Wangira surplace, a trouvé des familles au cœur meurtri, des fratrie décimées par le pasteur Paul Mackenzie Nthenge.
Cristine niakola fait regarde avec amertume sur son téléphone portable les photos de ses proches. Son neveu et sa nièce sont retrouvés morts. Sa sœur, son frère et six autre membres de sa famille restent introuvable. Ils étaient tous membre de l’église Good News International Church.
« Je ne sais pas ou se trouve mais sœur, mais faut que l’on agisse vite avant qu’elle ne meurt. Il parait qu’elle a jeuné 22 jours », déclare-t-elle.
Les autorités exhument corps après corps dans la forêt de Shakahola, dans l’Est du Kenya.
Les groupes de défenses et de droit estiment qu’il y a plus de 60 fausses communes peu profondes dans cette région. Les gens sont venus des quatre coins du Kenya. Les adeptes de l’église pensent que la famille va les conduire au paradis.
Jacob Juma est à la recherche de son fils de 26 ans, il ne l’a pas vu depuis 4 mois.
« Quand je lui ai demandé dans quoi il s’est engagé, il m’a répondu que l’homme ne vit pas en mangeant et que beaucoup de gens qui pratique le culte jeûne », affirme M. Juma.
Alors que les fouilles se poursuivaient, la police kényane a arrêté un deuxième télévangéliste, le pasteur Ezekiel Odero, qui attire de grandes foules à ses manifestations religieuses.
Il a été interrogé par la police au sujet d'allégations de décès suspects dans l'enceinte de son église.
Les autorités n'ont pas établi de lien entre cette nouvelle affaire et la détention du prédicateur controversé Paul Mackenzie Nthenge, qui aurait demandé à des centaines de ses disciples de se laisser mourir de faim.
Le responsable l’église devait comparaître devant le tribunal le 2 mai. Lui et 14 membres de sa secte sont en détention. Ils sont soupçonnés d’avoir commis des meurtres, incitation à la radicalisation et menace à la sécurité publique.
Le Ministre de la sécurité s’est déjà rendu sur le site, le gouvernement a déjà désigné les coupables.
«Le gouvernement du Kenya fera tout ce qui est en son pouvoir que ce fameux chef d’église et ses acolytes soit traduits en justice. Il subiront un châtiment douloureux. Nous ne nous attendons pas que cet homme sort de prison, il risque d’y passer le reste de sa vie.»
Le gouvernement a admis que ces événements ne devaient jamais se produire. Les populations estiment que les autorités ont pris du temps avant de réagir.
Les inspecteurs criminels disent qu’ils ont pour le moment passer au peigne fin 32 tombes. S’ils arrivent à fouiller les 800 hectares de terres, les cadavres se compteront par centaines.
Quelques travailleurs se rassemblent devant la morgue de la ville côtière de Malindi. La morgue est déjà pleine. Elle a une capacité d’accueil de 300 corps.
Analyse psychologique des faits
Pourquoi le plus souvent, les guide religieux créent une dépendance par rapport à leurs disciples ?
Selon Abel Fehou, psychosociologue, chercheur à l’université de Yaoundé 1, « c’est une situation symptomatique d’un contexte social dépourvu de ses propres repères anthropologiques. On assiste à une crise multiforme, avec une absence de modèle. En Afrique, nous avions des modèles qui faisaient montre de beaucoup de valeurs, des valeurs essentielles endogènes. Aujourd’hui, les valeurs qui sont prônées rimes avec des facteurs exogènes comme exemple la richesse, l’argent entre autre. Puisqu’en générale nos cultures relèvent de la superstition alors les fidèles pensent qu’ils ont un nouveau sauveur. Puisqu'on nous a socialisé avec la confession exogène qui vous soyez croyant des religions importées. Voilà pourquoi beaucoup de ces gens pensent que le salut peut tomber du ciel par le biais de ces fameux guides religieux. Pour le cas du Kenya, ils des enfants qui trépassent. Ce qui sont devant ne donnent pas le bon exemple.»
D’après le psychosociologue, beaucoup de gens ressentent aujourd’hui un mal-être profond, et pour soulager leur tristesse et leur douleur interne ils vont vers ces genres de guides religieux.
« Quelqu’un qui jeune sans arrêt car il pense que son salut viendrait de là, c’est qu’il a vécu des situations pires antérieurement. Dans ce cas, il faut interroger la fonction de notre macro société. Nos gouvernants nous donnent l’impression que leur mission de laisser les populations sombrer dans la pauvreté, le manque, des conditions de vie précaires, ce qui créent un mal-être chez eux. Ils pensent que seul le miracle peut être source de bonheur pour eux. »
« Vous allez vous rendre compte que même si vous allez à l’église régulièrement, les médias sociaux nous bombardent de prières. Ce qui fait les gens que le salut vient uniquement de la prière », poursuit-il.
Equilibre dans la pratique religieuse pour ne pas verser dans le fanatisme
« La religion est une boussole. Et que de nombres gens qui se sont détournés de la religion se sont égarés. Le défi est de faire comprendre aux gens que ces églises ne sont pas faites pour nous éloigner du bien. Les gens y vont car ils sont dépourvus de leurs valeurs. Combien savent que Dieu est culturel ? Combien savent que le bien n’est pas importé de l’étranger ? »
Suite à toutes ces interrogations, Abel Fehou, psychosociologue, chercheur à l’université de Yaoundé 1 donne des recommandes :
Veiller à ce que les ministres de cultes puissent être des exemples pour leur communauté.
Mettre l’accent sur la socialisation
Pour lui, le mal est profond et les responsables sont ces fameux chef religieux qui s’auto proclament « prophète».