La rançon de 30 millions de FCFA qu’exigeaient les ravisseurs pour la libération des otages n’a pas été versée.
Prudent, Alim précise que «c’est ce que les habitants de Mbella m’ont rapporté à mon arrivée au village». Deux jours après la disparition d’Aladji Bakari, un suspect a été interpellé, puis interrogé par les gendarmes à Ngaoundéré.
Le suspect, résidant à Likok, un village situé à 15 kilomètres de Mbella, était en contact avec un autre cadet d’Aladji Bakari. Ce dernier lui avait remis une somme de 295 000 Fcfa, pour qu’il convainque les éléments du bataillon d’intervention rapide(BIR) d’assurer la sécurité d’Aladji Bakari.
Membre plus ou moins influent de Likok, «le suspect propageait la rumeur selon laquelle les éléments du BIR sont sous ses ordres. De ce fait, il peut assurer la sécurité des personnes qui le souhaitent, à condition qu’ils aient de quoi payer», nous explique une source. Persuadé du pouvoir chimérique du «suspect de Likok» et conforté par le fait qu’il y a un poste de quatre éléments du BIR à Likok, le cadet d’Aladji Bakari lui a remis la somme susmentionnée.
Quelques jours après, tout le village était informé du contrat. Au parfum de la transaction, les responsables du BIR dans l’Adamaoua l’ont interrogé. Le suspect de Likok est passé aux aveux et leur a remis les 295 000 Fcfa. Somme qui a été restituée au frère d’Aladji Bakari. Curieusement, deux jours après que le BIR a restitué l’argent au frère du chef Bakari, ce dernier a été enlevé. Les ravisseurs qui ont pris contact avec la famille du chef exigent un montant de 30 millions de Fcfa pour sa libération.Pour réunir la somme exigée par les ravisseurs, «la famille devra vendre au moins 150 boeufs. Un boeuf dans ce cas, coûte 200 mille Fcfa», explique Souley, dont un proche avait également été enlevé. La famille du chef Bakari et le BIR sont en contact pour procéder à sa libération.
Dix jours plus tard…
Ils ont recouvré la liberté une dizaine de jours plus tard, grâce à l’action des éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Les éléments du BIR, qui travaillaient avec la famille des otages, ont circonscrit le périmètre où ils se trouvaient, indique L’Œil du Sahel du 16 juin 2016. «Réduits au silence, les otages ont souffert le martyre, jusqu’au moment où un problème d’alimentation s’est posé. Les otages, très âgés, n’avaient plus de force pour se déplacer. Le chef des ravisseurs, qui avaient besoin de se ravitailler, a dépêché trois de ses lieutenants faire des achats. Une fois partis, ils n’ont pu revenir au quartier général, parce que cernés par le BIR dans la forêt. Grâce au téléphone, ils ont communiqué l’information au reste de la bande. Quelques jours plus tard, l’hélicoptère du BIR a sillonné le périmètre circonscrit», raconte le journal.
C’est ainsi que les ravisseurs ont pris la fuite, abandonnant derrière eux les otages. Le journal révèle que «les enquêtes menées jusqu’ici révèlent que les ravisseurs viendraient soit de Garoua-Boulaï, soit de la République centrafricaine (RCA)».Aladji Bakari a été enlevé dans la nuit du 30 au 31 mai, à son domicile. «Les ravisseurs ont fait irruption à son domicile. Ils ont tout cassé, avant de l’emmener», raconte Alim, son cadet.