Comment le puissant Chef du SCRJ, Dieudonné Biallo a supervisé la torture de Intifalia Oben à l'abattoir du SED

Il était arrêté le 16 septembre 2020 à cause du fameux T-SHIRT floqué

Tue, 24 Oct 2023 Source: www.camerounweb.com

Le pouvoir et ses magistrats militants et petites mains de la dictature ont condamné les MARCHEURS PACIFIQUES du 22 septembre 2020 pour flagrance d'acte d'insurrection, rébellion, marche interdite etc. Pourtant, certains parmi eux avaient été enlevés et séquestrés longtemps avant le 22 septembre 2020. C'est le cas, notamment, de Intifalia OBEN, arrêté dès le 16 septembre 2020 à cause du fameux T-SHIRT floqué " OÙ SONT LES 32 PV?".

Ce T-SHIRT que le Pr Alain FOGUE avait rendu célèbre, a été vendu aux enchères le samedi 21 octobre 2023 à 2400€ (1.574.400 FRS CFA) lors d'une grande soirée caritative organisée par la société civile de la diaspora en l'honneur des prisonniers politiques du MRC.

Ce fameux T-SHIRT est emblématique de la résistance pacifique du MRC contre le Hold UP électoral dont ses militants maintiennent avoir été victimes à l'occasion du scrutin du 07 octobre 2018. Sa seule vue produit sur les partisans de M. Paul BIYA, l'effet de l'eau bénite sur un démon.

Les " Patriotes" auteurs de l’arrestation illégale des militants du MRC se souviennent, comme tout le monde d'ailleurs, du scrutin présidentiel historique au terme duquel, M. Paul BIYA avait été déclaré vainqueur avec 71,28% après une campagne électorale expresse de 7 minutes à Maroua! Ils se souviennent que c’est le conseil constitutionnel, composé d'anciennes pontes de son parti jamais repentis, qui a ensuite acté la victoire de M. Paul Biya avec, notamment, près de 98% de votes en sa faveur dans le Sud, sa région natale, et un taux de participation officiel de 100,48% (vous avez bien lu!!!). Ces “patriotes” se souviennent, enfin, que le scrutin présidentiel d’octobre 2018 avait été précédé de faux sondages d'opinion commandités par le pouvoir et connu la participation de faux observateurs internationaux de Transparency International, eux aussi commandités par le camp du vainqueur officiel.

Alors qu'il est chez lui ce 16 septembre 2020, Intifalia OBEN est appelé au téléphone par des hommes qui prétendent être ses camarades de parti. Ceux-ci lui demandent de les retrouver pour une nécessité relative aux fameux T-SHIRT au carrefour Bata Nlongkak dont il n’était pas éloigné. Sans se faire prier, Intifalia OBEN arrive au lieu du rendez-vous. Pendant qu'il y est, il est appréhendé par des hommes en civil alors qu'il cherche ses supposés camarades qui l'ont appelé. Intifalia OBEN leur demande de décliner leur identité, et de lui présenter le mandat judiciaire en vertu duquel ils l'arrêtent. Il reçoit pour toute réponse une pluie de gifles et de coups qui l’étourdissent. Il se prend également une chandelle de l'un de ses kidnappeurs, particulièrement excité. Ce dernier lui lance alors: "tu es de quelle région ?" Intifalia OBEN lui répond qu'il est de l'Extrême Nord. L'homme encore plus furieux, lui rétorque " Qu'est ce que tu fais dans les choses des Bamilekes?". Plus tard, Intifalia OBEN apprendra que l’individu qui s'acharnait autant sur lui est le gendarme OBONO Christian, en service au SED.

Le malheureux est brutalement embarqué dans un véhicule pick-up de marque Mitsubishi de couleur blanche, non immatriculé, pour une destination inconnue. Chemin faisant, ses kidnappeurs s'arrêtent devant une quincaillerie, l'un d'eux y entre et en ressort avec une machette neuve. Lorsque le véhicule reprend sa route, ses kidnappeurs

lui brandissent la manchette et lui lancent, " Tu es le frère de MAMADOU MOTA n'est ce pas ? Lui qui défie le président de l'Assemblée nationale et les élites politiques RDPC du Grand Nord! Regarde cette machette! Tu vas expliquer ça au SED".

Arrivé au SCRJ du SED, Intifalia OBEN est présenté dans un piteux état, mais tel un trophée au patron des lieux, le chef d'Escadron BIALLO Dieudonné en ces termes, " Commandant ! L'oiseau est dans le nid". Malgré ses demandes répétées d'avoir accès à un médecin et d'alerter sa famille et un avocat, le Chef d'escadron BIALLO Dieudonné se montre implacable. Il ordonne plutôt qu'on le conduise immédiatement à " L'ABATTOIR POUR AUDITION".

À l'Abattoir, Intifalia OBEN est dépouillé de sa CNI, de son téléphone portable, sans respect des procédures légales prévues par le Code de Procédure Pénale. Plus grave, armes à la main et en coaction, ses bourreaux, laissent OBONO Christian, lui voler son argent, 25 000 frs CFA, avant de le soumettre à une longue, terrible et inhumaine séance de torture physique.

Ses bras sont menottés sous ses jambes, il est mis à une balançoire avant que l'opérateur spécialiste de l'utilisation de la machette n'entre en action pour déchirer la plante de ses pieds. Puis, c'est au tour du spécialiste des électrocutions de passer à l’action. Intifalia OBEN est alors des décharges électriques successives au sexe, au dos etc.. pendant plusieurs minutes. Viendra ensuite le tortionnaire chargé de la noyade. Intifalia OBEN reconnaît que c’est celui qui a provoqué le plus grand traumatisme. Il y pense encore plusieurs années après. L'opérateur chargé de la simulation de noyade fait tenir fermement la victime par des collègues, penche sa tête en arrière et lui verse de force de l'eau dans les narines. Cet exercice cruel créé chez la victime la terrible sensation de noyade. Il faut préciser que certaines informations affirment que la simulation de noyade est une forme de torture à laquelle auraient été soumis certains présumés terroristes à Guantanamo.

Que dire alors de la simulation de l'exécution par balle ? L'opérateur dégaine son pistolet automatique, l’arme dans un bruit terrifiant en criant, " je peux t'abattre ici, et il me suffira de dire que l'interrogatoire a mal tourné !" Toute la séance de torture est rythmée par les insultes tribalistes contre les Bamilekes et les Nordistes qui, selon les tortionnaires, " veulent le pouvoir des Betis". Mais également par un refrain, " KAMTO NE SERA JAMAIS PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE! NOUS NE LAISSERONS JAMAIS UNE TELLE CHOSE SE FAIRE. L'ARMÉE PRENDRA SES RESPONSABILITÉS !".

Toutes ces tortures visaient à le contraindre à dénoncer ceux qui lui ont donné le T-SHIRT portant" OÙ SONT LES 32 PV", preuve irréfutable, selon les fins limiers de la Gendarmerie Nationale, de la préparation par le MRC d'actes de terrorisme, d'insurrection et d'hostilité contre la patrie en complicité avec Lucas AYABA CHO.

Les personnes ayant directement pris part à ces horribles séances de tortures sont :

- le Chef d'escadron BIALLO Dieudonné,

- le lieutenant NGANSSO NANA Cédric,

- l'adjudant ARMIAHOU NDJOYA,

- l'adjudant KODO,

- l'adjudant SISSI,

- les gendarmes OBONO Christian, TCHOPNOU Carlos Rivaldos, et d'autres non encore identifiés.

Ce n'est que l'arrivée du Pr Alain FOGUE au SED, le 22 septembre au matin, sa violente protestation et surtout ses menaces physiques contre les tortionnaires, malgré sa situation de séquestré lui même, qui vont mettre un terme définitif aux tortures physiques d'intifalia OBEN et de ses nombreux camarades illégalement et arbitrairement détenus.

Le 03 novembre 2020, l'escorte de gendarmes qui conduit les militants du MRC séquestrés au SED devant le Commissaire du Gouvernement BELINGA Cerlin comprend le fameux OBONO Christian. Intifalia OBEN fond en larmes, se déshabille devant le commissaire du gouvernement BELINGA afin de lui présenter, près deux mois après les faits, son corps et la plante de ses pieds lacérés de toute part. Et lorsque le commissaire du gouvernement lui demande qui lui a infligé un tel traitement, il désigne sans hésiter le gendarme OBONO Christian. Le commissaire du gouvernement interpelle le gendarme OBONO Christian. Plus de trois ans après, ce même Commissaire du Gouvernement n'a pas ouvert la moindre procédure contre OBONO encore moins contre BIALLO Dieudonné.

Après plus de 50 jours de " garde à vue" d'abord sans aucune base légale, puis sous forme de " garde à vue" faussement administrative décidée à partir de documents officiels falsifiés et antidatés, avant finalement de rétrograder en une garde à vue judiciaire de flagrance, Intifalia OBEN est illégalement livré à la justice militaire. Il est important de préciser que cette justice, qui a choisi de sacrifier l'État de droit sur l'autel de l'État DE FORCE, est empêtrée dans un vaste scandale de détournements massifs de fonds publics à travers le phénomène de fausses taxes à témoins dans lesquels sont impliqués de nombreux magistrats militaires déjà identifiés.

Le Chef de Bataillon BELINGA Cerlin, Commissaire du Gouvernement près du tribunal militaire de Yaoundé, BIAS Albert Joël, le lieutenant colonel MISSE DJONE Beaudouin, le colonel ABEGA MBEZOA Épouse EKO EKO, le greffier en chef, lieutenant de vaisseau MEBENGA Joachim Joël, en coaction et en complicité avec les avocats commis d'office, dénoncés mais sans aucune action de la Bâtonniere par Intérim Me ATANGANA BIKOUNA Claire, ont, en violation du Code de Procédure Pénale, du Code Pénal et des engagements internationaux de l'État du Cameroun matérialisé la torture morale de Intifalia OBEN dans une condamnation illégale à 5 ans de prison ferme. Les juges TANKOUA André, EMGBANG ONDOA René Florentin, KANA Gaston Chrisostome, DATCHOUA Jean, les procureurs NDI NDI Luc et NGANMIGNI Jean-Marie se sont, eux aussi, rendus complices de cette condamnation politique au terme de l'article 97 du Code de Procédure Pénale. Cette condamnation est d'autant plus politique que le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) de l'ONU l'a qualifié, dans son Avis du 4 novembre 2022, d'arbitraire et d’illégale. Le GTDA a exigé sa libération immédiate, ainsi que celle de ses camarades, et leur dédommagement.

Cependant, près d'un an après cet Avis, Intifalia OBEN et ses camarades d'infortune sont encore détenus. Tous les actes de tortures infligés à Intifalia OBEN sont des crimes contre l'humanité. Ils sont par conséquent imprescriptibles.

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