Plus on y pense et quand on voit la liste, on peut nourrir des regrets. Si et seulement toutes ces entreprises/sociétés étaient bien gérées, des millions de Camerounais ne seraient pas aujourd’hui griffés par la pauvreté. Tour d’horizon fait par Le patriote camerounais, blogueur au sein de la diaspora.
Ahmadou Ahidjo avait jeté les bases d’une économie prospère en créant des entreprises d’État solides, destinées à faire du Cameroun un pilier économique en Afrique. Grâce à une gestion rigoureuse et une vision stratégique, le pays figurait parmi les économies les plus dynamiques du continent.
Mais sous Paul Biya, cet héritage a été méthodiquement saboté. Ce régime, gangrené par l’incompétence, la corruption et le pillage des ressources publiques, a laissé mourir ces entreprises les unes après les autres. Entre détournements massifs, absence totale de planification économique et privatisations sauvages au profit d’intérêts étrangers, le Cameroun a perdu une grande partie de son indépendance économique.
Voici la liste des entreprises camerounaises qui ont été réduites en cendres par ce régime irresponsable et criminel. Entreprises détruites par le régime Biya :
1. SODEBLE (Société de Développement du Blé du Cameroun)
Créée pour garantir une production nationale de blé, SODEBLE aurait pu assurer une autosuffisance alimentaire partielle au Cameroun. Mais faute d’investissement et de gestion compétente, l’entreprise a été abandonnée jusqu’à sa disparition pure et simple.
2. STPC (Société des Tanneries et Peausseries du Cameroun)
La STPC permettait de valoriser les peaux animales pour l’industrie du cuir, un secteur à fort potentiel. Mais, comme tant d’autres, elle a sombré dans le chaos financier et a fini par fermer, laissant le marché aux importations étrangères.
3. SOCAME (Société Camerounaise des Engrais)
Le Cameroun aurait pu produire ses propres engrais pour soutenir son agriculture. Au lieu de cela, SOCAME a été abandonnée par l’État et a périclité, forçant les agriculteurs à se tourner vers des produits importés, souvent inaccessibles.
4. AGRACAM (Ateliers Graphiques du Cameroun)
L’entreprise publique qui imprimait les documents officiels du pays a été asphyxiée par la mauvaise gestion. Avec la montée en puissance des imprimeries privées aux mains d’oligarques proches du pouvoir, AGRACAM a été condamnée à disparaître.
5. CAMSUCO (Cameroon Sugar Company)
CAMSUCO produisait du sucre et assurait une part de la consommation nationale. Mais, par incompétence et négligence, l’État l’a laissée s’effondrer. Aujourd’hui, le Cameroun est dépendant du sucre importé, ce qui aurait été impensable sous Ahidjo.
6. CAPME (Centre National d’Assistance aux Petites et Moyennes Entreprises)
CAPME soutenait les PME camerounaises, leur offrant financement et accompagnement. Mais sous Paul Biya, aider les entrepreneurs n’a jamais été une priorité. Faute de vision, le centre a été fermé, privant les jeunes entreprises d’un appui crucial.
7. CELLUCAM (Cellulose du Cameroun)
CELLUCAM aurait pu faire du Cameroun un leader dans la production de papier et la transformation du bois. Au lieu de cela, la corruption et l’incompétence ont conduit à sa disparition. Aujourd’hui, le pays importe même des produits dérivés du bois qu’il possède en abondance.
8. CEP (Caisse d’Épargne Postale)
Cette institution financière permettait aux Camerounais d’épargner via le réseau postal. Mais plutôt que de la moderniser, le régime l’a laissée mourir, privant ainsi des milliers de Camerounais d’un service financier accessible.
9. DGTC (Direction Générale des Grands Travaux)
La DGTC supervisait les infrastructures publiques et garantissait une exécution efficace des chantiers. Mais avec la montée du clientélisme et des marchés truqués, elle a été démantelée au profit de sociétés privées souvent inefficaces, mais proches du pouvoir.
Entreprises bradées aux intérêts privés
10. CAMAIR (Cameroon Airlines)
Cameroon Airlines, la fierté nationale, a été saignée à blanc par les détournements et l’incompétence des dirigeants. En faillite, elle a été remplacée par Camair-Co, une compagnie qui peine elle aussi à survivre à cause des mêmes erreurs.
11. CAMSHIP (Cameroon Shipping Lines)
Au lieu de renforcer le secteur maritime national, l’État a laissé CAMSHIP s’effondrer, ouvrant la voie aux multinationales étrangères pour exploiter le transport maritime camerounais.
12. SOCAPALM (Société Camerounaise de Palmeraies)
SOCAPALM, autrefois un fleuron national, a été privatisée et est aujourd’hui contrôlée par le groupe Socfin, lié à Bolloré. Les Camerounais n’ont plus de contrôle sur cette ressource stratégique et doivent subir des conditions d’exploitation désastreuses.
13. HEVECAM (Hévéa Cameroun)
Autrefois un pilier de la production de caoutchouc, HEVECAM a été vendue à des intérêts étrangers, qui exploitent désormais la main-d’œuvre locale sans aucune régulation sérieuse de l’État.
14. SOSUCAM (Société Sucrière du Cameroun)
La principale entreprise sucrière du Cameroun a été vendue à des investisseurs étrangers. Aujourd’hui, le prix du sucre est dicté par des entreprises privées, sans aucun contrôle public.
Un pays ruiné par 40 ans d’incompétence
Toutes ces entreprises ont été détruites par le régime de Paul Biya, qui a systématiquement pillé l’économie nationale au lieu de la développer. Les privatisations ont profité à des oligarques et à des multinationales, pendant que les Camerounais sont laissés sans emploi et sans espoir.
Le Cameroun d’Ahidjo était un pays en plein essor, avec un État fort et une économie diversifiée. Le Cameroun de Biya, lui, est un champ de ruines où la corruption et la mauvaise gestion ont effacé des décennies de progrès. Jusqu’à quand allons-nous accepter cette destruction méthodique de notre pays ?