Comment les services de renseignement irakiens ont capturé le "chef comptable" d'IS

Sami Jasim al-Jabouri

Thu, 14 Oct 2021 Source: www.bbc.com

Les services de sécurité irakiens annoncent la capture de Sami Jasim al-Jabouri. Il était auparavant le deuxième homme dans la hiérarchie du groupe État islamique (reconnu comme terroriste et interdit en Russie).

La capture de Jasim, également connu sous le nom de Haji Hameed, qui était en charge des finances du groupe, est annoncée par le Premier ministre du pays, Mustafa al-Kazemi.

Selon le premier ministre, Jasim a été détenu dans le cadre d'une opération complexe des services de renseignement irakiens internationaux. Il n'a pas précisé dans quel pays elle a été menée.

Le gouvernement américain a offert une récompense de 5 millions de dollars pour la capture de Haji Hameed.

Le FBI pense qu'en plus de distribuer des fonds pour les attaques de l'EI, Jaseem était impliqué dans la vente illégale de pétrole, de gaz, de minéraux et d'antiquités pour le compte du groupe.

L'intérêt de la capture de Jaseem pour les services de sécurité irakiens ne réside toutefois pas dans le fait qu'il soit un expert indispensable pour l'EI. Il est évident qu'un autre prendra bientôt sa place.

Selon Frank Gardner, correspondant de la BBC pour les questions de défense, l'atout le plus précieux dont il dispose est la masse d'informations importantes qu'il détient, notamment sur les attaques prévues dans un avenir proche.

Le bureau de presse de la sécurité irakienne indique que le détenu était proche du nouveau chef de l'EI, Amir Mohammed Saeed Abdul Rahman, qui a succédé à Abu Bakr al-Baghdadi, qui dirigeait le groupe lorsqu'il a proclamé le "califat" en Irak et en Syrie.

Fin octobre 2019, l'armée américaine a effectué un raid dans une villa de la province syrienne d'Idlib où se cachait al-Baghdadi. Ses gardes ont été éliminés et il s'est tiré une balle.

Selon une source de l'AFP, les services secrets irakiens ont attrapé Jasim en Turquie. Les autorités turques n'ont pas commenté la déclaration de Bagdad.

À la mi-septembre, le président français Emmanuel Macron a annoncé l'élimination par l'armée française d'un autre membre important de l'EI, Adnan Abu Walid al-Sahrawi. au Sahara occidental.

Al-Sahrawi a formé sa cellule en 2015. Ce groupe comprenait également les deux plus hauts dirigeants du noyau dur de l'EI, Abu Bakr al-Baghdadi et Abu Ibrahim al-Hashemi al-Qurashi.

Le "califat" terroriste de l'EI couvrait autrefois une superficie de 88 000 kilomètres carrés, de l'est de l'Irak à l'ouest de la Syrie. Quelque huit millions de personnes vivaient sous le joug des terroristes.

En 2017 et 2018, l'EI a été vaincu sur le champ de bataille, d'abord en Irak, puis en Syrie. Mais le groupe continue de revendiquer des attentats, comme celui qui a visé une mosquée chiite dans la ville de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Le bombardement a tué au moins 50 personnes, la plus grande attaque depuis le retrait des troupes américaines du pays.

Selon un récent rapport des Nations unies, les principales forces de l'EI sont regroupées en Irak et en Syrie sous le nom d'Amir al-Mawla. De nouvelles attaques de l'EI pourraient également avoir lieu en Afrique, en Afghanistan et en Asie du Sud-Est, selon l'organisation.

Source: www.bbc.com