Le cancer du col de l'utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Il tue 300 000 patientes chaque année. Comment le vaccin protège-t-il contre le virus du papillome humain (VPH) qui provoque ce cancer ?
Le vaccin contre le VPH, appelé Gardasil, protège contre neuf types de virus du papillome humain.
Parmi ceux-ci, il y en a deux qui causent presque tous les cancers du col de l'utérus, ceux qui causent la plupart des cancers de l'anus, et certains cancers des organes génitaux et de la tête et du cou.
Des études ont montré que le vaccin protège contre l'infection par le VPH pendant au moins 10 ans, bien que les experts espèrent que la protection durera beaucoup plus longtemps.
La première grande étude menée sur ses effets suggère qu'il est très efficace pour réduire de près de 90 % les cas de cancer du col de l'utérus.
L'étude, publiée dans la revue scientifique The Lancet, s'est intéressée à ce qui s'est passé après l'introduction du vaccin pour les filles en Angleterre en 2008.
Elle est souvent transmise lors de contacts sexuels, y compris le toucher.
Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes en Afrique, mais c'est le plus meurtrier, selon l'OMS.
Le Rwanda a été l'un des premiers pays d'Afrique à introduire une campagne de vaccination VPH.
En 2011, il a lancé un plan de vaccination précoce des filles et d'introduction du dépistage du col de l'utérus chez les femmes.
La première année, 9 filles sur 10 ont pu bénéficier du vaccin, un résultat que les experts citent comme un modèle pour les autres pays.
En Afrique subsaharienne, 34,8 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus pour 100 000 femmes sont détectés chaque année, et 22,5 femmes pour 100 000 meurent de la maladie, selon l'OMS.
"Avec des taux de cancer du col de l'utérus jusqu'à six fois plus élevées en Afrique qu'en Amérique du Nord, force est de constater que la maladie est inéquitable", a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS en Afrique.
"Nous nous attendons à ce que la nouvelle stratégie mondiale comble cet écart."
Pour atteindre ses objectifs, l'OMS a mis en œuvre une stratégie basée sur trois étapes clé : la vaccination, le dépistage et le traitement.
La combinaison de ces trois axes pourrait réduire de plus de 40 % les nouveaux cas de la maladie et de 5 millions les décès qui y sont liés.
Bien que le vaccin semble réduire considérablement les risques de développer un cancer du col de l'utérus, il ne protège pas contre tous les types de VPH.
Il est donc important que les femmes subissent également des frottis cervicaux réguliers dès l'âge de 25 ans.
Pour prévenir le cancer du col de l'utérus, l'OMS recommande à toutes les femmes âgées de 30 à 49 ans de se faire dépister au moins une fois par leur médecin.
Cette recommandation est maintenue même si les femmes ont été préalablement vaccinées contre le VPH.
Ces tests permettent de détecter à un stade précoce des modifications précancéreuses du col de l'utérus qui peuvent être traitées en empêchant le cancer du col de se développer.