Commerce des armes: voici les nouvelles mesures d'assainissement du secteur

Hausse Circulation Armes Cameroun Des armes non déclarées en libre circulation au Cameroun (Archives)

Wed, 2 May 2018 Source: camer.be

Vendredi dernier à Yaoundé, le MINAT a demandé aux armuriers de produire désormais des fichiers physiques et numériques de leurs opérations.

Le commerce des armes à feu et des munitions au Cameroun est dorénavant étroitement surveillé. En effet, le gouvernement tient à disposer en temps réel de toutes les informations relatives aux activités des armureries ouvertes dans le pays. C’est ainsi que lors de la réunion de concertation entre le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji et les promoteurs des armureries vendredi dernier à Yaoundé, suite à la fermeture, à titre conservatoire, de toutes les armureries installées dans certaines régions, des mesures ont été prescrites pour assainir ce secteur au regard du contexte sécuritaire actuel. En effet, le MINAT a demandé aux promoteurs de se conformer à leurs obligations prescrites par la loi du 14 décembre 2016 portant régime des armes et des munitions au Cameroun.

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Notamment, en produisant de manière systématique, des fichiers numériques et physiques de leurs opérations, assortis des informations relatives aux dates d’entrée et de sortie du matériel, aux caractéristiques des armes et munitions, aux quantités stockées, aux quantités vendues, aux diverses autorisations relatives aux stocks. Ces fichiers, poursuit Paul Atanga Nji, doivent comporter toutes les informations relatives aux clients, les autorisations, l’identification, le domicile et/ou la résidence.

Le MINAT exige en plus que les promoteurs lui fassent parvenir tous les mois leurs rapports d’activités, qu’ils arriment leurs armureries à la gestion informatisée des stocks et informent les services du MINAT de tous cas d’irrégularités ou de transactions suspectes portées à leurs connaissances. Ce n’est qu’à ce prix, estime Paul Atanga Nji, « que nous pourrions mettre sur pied les bases d’une collaboration pouvant aboutir à la réouverture des magasins fermés » dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Ouest, du Littoral, du Centre et de l’Adamaoua.

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Il faut souligner que la concertation organisée sur haute prescription du chef de l’Etat se tient dans un contexte marqué, selon le MINAT, par le fait qu’à ce jour, le nombre d’armes à feu en circulation est largement supérieur à celui des autorisations dûment accordées par les autorités compétentes. Une situation aggravée, d’après la même source, par le fait que contrairement à ce qui est prescrit par la loi, les responsables des différentes armureries ne tiennent pas toujours systématiquement des fichiers numériques et physiques devant permettre de retracer toutes les opérations qu’ils ont effectuées.

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Bien plus, ajoute-t-il, ce manquement de la part de certains armuriers ne permet pas à l’administration de disposer en temps réel d’informations utiles et fiables sur les dates d’entrée et de sortie des armes et munitions vendues ou achetées par ces derniers, les caractéristiques desdites armes et munitions, les quantités stockées et vendues ainsi que leur identification, le domicile ou la résidence des différents clients. Raison pour laquelle les armureries concernées, conclut le MINAT, « représentent aujourd’hui une vraie menace à l’ordre public et à la sécurité des citoyens ».

Enfin, le Collectif des armuriers du Cameroun propose l’organisation des séminaires d’imprégnation pour une meilleure compréhension de la loi, l’informatisation des armureries ouvertes au Cameroun, les contrôles internes des personnels et des activités menées au sein des armureries, le contrôle externe des armureries par le MINAT, entre autres .

Source: camer.be