Trois des dix délégués du personnel de la Communauté urbaine de Douala (CUD) sont actuellement internés dans des formations hospitalières de la cité économique.
Les concernés ont éprouvé des malaises après avoir passé plus de trois jours sans manger ni boire, en signe de contestation sur le différend qui les oppose au délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, Fritz Ntone Ntone.
Le premier d’entre eux, le nommé Giotto Paolo, a été conduit d’urgence à l’hôpital Laquintinie le jeudi 15 février 2018. Le groupe venait alors d’entamer sa troisième journée de grève de la faim. Deux autres manifestants affaiblis ont été internés le lendemain, le vendredi 16 février 2018.
Depuis le début de la semaine, dix anciens délégués du personnels se réunissent devant l’immeuble siège de la CUD. Ils réclament le paiement de onze mois de salaire et l’annulation de la suspension prononcée contre eux par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala.
L’affaire a débuté par un sit-in général des employés de la CUD, le 10 avril 2017. Le personnel, une centaine environ, s’était réuni pour contester le traitement dont il fait l’objet, en ce qui concerne notamment la couverture santé qu’il souhaite permanente et régulière. Ce mouvement d’humeur était porté par le Syndicat départemental des travailleurs des communes du Wouri.
Les dix délégués du personnel avaient été accusés d’avoir organisé cette grève et suspendus de leurs fonctions avant d’être licenciés, sur décision du délégué du gouvernement près de la Communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè. Ce dernier en était arrivé-là après un refus de la délégation du Travail pour le Littoral et le ministère du Travail et de la Sécurité sociale de prononcer le renvoi de ces employés. Depuis, les dix délégués multiplient des grèves de la faim pour protester contre leur sort.
Lors d’un point de presse mercredi dernier, Fritz Ntonè Ntonè a indiqué que «les grévistes n’ont pas encore été licenciés. Ils sont sous le coup de mesures conservatoires suite au non-respect de la règlementation en vigueur à la Communauté Urbaine de Douala».
Le Délégué du Gouvernement a également signifié à la presse que l’affaire l’opposant à ces dix délégués du Personnel, est désormais devant les juridictions compétentes. Une plainte a été déposée par la Communauté Urbaine de Douala et une autre plainte par les 10 grévistes. «Seule l’issue des deux procès qui sont encore pendants permettra une évolution de la situation. Si la justice est en faveur des délégués du personnel, ils auront droit au rappel de leur salaire suspendu depuis le 10 Avril 2017», a fait savoir Fritz Ntonè Ntonè.
Fritz Ntone Ntone a également précisé que «tout mouvement effectué avant l’issue des procès est considéré comme trouble à l’ordre publique. Et ceci ne sera pas toléré à la longue car les grévistes s’enfoncent dans le registre de l’indiscipline».